Par Siham TOUFIKI.

Rabat- Elle aurait pu choisir la voie de la facilité et se contenter d’une carrière professionnelle normale, mais Khadija Bendam a bâti son succès dans un domaine de pointe combien précieux pour prévenir des incidents aux conséquences désastreuses.

La reconnaissance de son expertise par l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) est un témoignage du travail de longue haleine et de ses contributions à la promotion de la sécurité nucléaire aux niveaux interne et externe, pour se forger la réputation d’une grande défenseuse d’une présence accrue des femmes dans ce genre de secteurs hautement sensibles, surtout à l’international.

Ainsi, Khadija Bendam a été officiellement désignée en janvier dernier en tant que membre du comité exécutif de l’International Nuclear Societies Council, pour devenir la première femme arabe et africaine à accéder à cette prestigieuse position.

“Les opportunités de formation et de développement des compétences que j’ai eues ainsi que l’accès aux ressources de l’organisation sont des facteurs qui m’ont aidé à me positionner dans un secteur de pointe. J’ai suivi des mentors qualifiés, j’ai évolué mes objectifs personnels continuellement, j’apprends du meilleur pas seulement de l’accessible”, a-t-elle confié dans une déclaration à la MAP.

Lauréate de la prestigieuse École Mohammadia des ingénieurs (EMI), Mme Bendam s’est spécialisée dans le génie de l’environnement, avant de décrocher des diplômes universitaires dans le domaine de la radioprotection et de la physique nucléaire.

Mme Bendam, responsable des audits de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques au Centre national de l’énergie des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) depuis 2015, travaille avec conviction pour assurer la présence des femmes dans la sécurité nucléaire, un domaine de pointe combien précieux pour éviter des incidents aux conséquences désastreuses.

Riche d’une carrière de plus de 22 ans durant laquelle elle a coordonné plusieurs projets nationaux et régionaux dans le domaine de la préparation et de la réponse aux urgences radiologiques et/ou nucléaires, elle a également occupé le poste d’expert auprès des Nations Unies et de l’Organisation mondiale de la santé en préparation et réponse aux situations d’urgence et en radioprotection depuis 2008 en Afrique, en Asie et en Europe.

En tant que présidente du groupe international d’experts WINEPRI (Women in Nuclear in Emergency Preparedness and Response Initiative), elle s’emploie à encourager la jeune génération à s’intéresser et à s’orienter vers le secteur de la gestion des urgences radiologiques et nucléaires, au regard de la multiplication des activités pouvant causer ce type de situations.

Forte de sa formation solide et de ses différentes expériences, Mme Bendam a réalisé une cinquantaine d’expertises au profit de l’AIEA dans divers domaines, dont l’évaluation des plans nationaux d’urgence radiologique, l’élaboration de matériel de formation pour les premiers intervenants et la communication avec le public en cas d’urgences radiologiques et/ou nucléaires.

Celle qui s’autoproclame “la force tranquille”, n’a pas mis du temps à trouver sa place parmi ses collègues hommes.”Au niveau national et international, pas de secrets juste le travail sérieux, être intègre, maîtrise du domaine et respect des délais. J’ajoute à ça mes qualités relationnelles et la facilité de m’intégrer dans un groupe et m’entourer et rejoindre des réseaux. Ne pas oublier une composante primordiale: le soutien absolu de ma petite famille”, a expliqué la présidente de la section marocaine de “Women in Nuclear Global” (WIN).

En reconnaissance de ses efforts et contributions à la promotion de la sécurité nucléaire aux niveaux intérieur et extérieur, cette ingénieure reconnue a eu droit l’an dernier à un hommage appuyé à l’occasion de la Journée internationale de la femme (8 mars), à l’initiative du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable et du CNESTEN.

Ses compétences et sa passion qui lui ont servi pour grimper les échelons n’ont d’égal que sa volonté de toujours progresser et de relever les défis, qui se résume selon elle, en deux choses: gérer soi-même son emploi du temps et trouver l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.