Washington – La discrimination fondée sur le genre, inscrite dans les lois minières, et le mépris de la santé, de la sécurité et de la protection sociale limitent les droits et les opportunités économiques des femmes travaillant dans les mines artisanales et à petite échelle, indique la Banque mondiale.

Dans un nouveau rapport sur la situation du secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, fruit d’une collaboration avec l’organisation internationale de développement PACT, l’institution financière internationale détaille les inégalités entre les sexes dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) et met en avant les mesures à prendre pour améliorer l’égalité des sexes et faire progresser la participation des femmes.

Ce document passe en revue les lois minières de 21 pays d’Afrique subsaharienne, d’Asie de l’Est et du Pacifique, et d’Amérique latine, et s’appuie sur des données recueillies auprès de 1.900 participants, apportant un éclairage unique sur les obstacles profondément ancrés auxquels les femmes sont confrontées pour participer pleinement aux activités de l’EMAPE et sur les possibilités de parvenir à l’égalité des sexes.

“Les femmes travaillant dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle sont confrontées à des défis considérables qui exigent une action urgente pour garantir leur sécurité et leur épanouissement tant à la mine que dans leur foyer”, a déclaré Demetrios Papathanasiou, directeur mondial de la Banque mondiale pour l’énergie et les industries extractives.

“Nous sommes ravis de publier ce rapport novateur, qui propose des solutions concrètes pour créer un secteur minier plus inclusif et plus équitable, au bénéfice des femmes et de tous”, a ajouté Papathanasiou.

Le rapport préconise l’adoption d’une législation tenant compte de la dimension du genre afin de protéger les droits des femmes dans le secteur minier et de créer un secteur plus durable. Il s’agit notamment d’améliorer les codes miniers – qui bien souvent ne comportent pas de dispositions visant à renforcer la participation des femmes – et de modifier les lois discriminatoires sur la propriété et les accords fonciers qui empêchent les femmes de posséder des terres et d’accéder aux ressources minérales à des fins d’exploitation minière artisanale et à petite échelle.

“Il faut suivre la voie de l’autonomisation des femmes et de leur participation égale à l’exploitation minière, qui ouvrira la voie à un avenir plus juste et à des communautés prospères”, a affirmé Rachel Perks, spécialiste principale de l’exploitation minière à la Banque mondiale et co-auteur du rapport.