Rabat – Le Haut-Commissaire au Plan (HCP), Ahmed Lahlimi Alami, s’est entretenu, mercredi à Rabat, avec la représentante de l’ONU Femmes au Maroc, Leila Rhiwi, des moyens d’améliorer la collecte, l’analyse et la diffusion des statistiques et indicateurs de genre, et ce afin d’affiner la formulation des politiques publiques et dynamiser l’engagement de la société civile.

Lors de cette entrevue, les deux parties ont également mis l’accent sur la complexité des enjeux liés à la condition féminine, tout en valorisant le travail accompli en matière de statistiques et d’études, un travail qui a renforcé les actions de la société civile sur des problématiques tels que la violence envers les femmes, le mariage des mineures, et le travail non rémunéré des femmes.

Exprimant leur intérêt pour une grande enquête sur la famille, ils ont insisté sur l’importance de préparer le terrain pour les futures recherches, tout en mettant l’accent sur la nécessité de données fiables pour le suivi des progrès réalisés dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD).

Dans une déclaration à la MAP à l’issue de cette réunion, M. Lahlimi a mis en avant l’impact de ces études genre dans la mise en œuvre des politiques publiques, grâce à un modèle d’analyse macro et microéconomique en cours d’élaboration, où le genre constitue une dimension essentielle.

Concernant l’influence de l’informalité sur les statistiques de genre et les études sur la femme, M. Lahlimi a expliqué que l’informalité, plutôt qu’un secteur distinct, représente une “sphère” transversale présente dans tous les segments de l’économie marocaine, y compris l’industrie, les services et l’agriculture.

Et d’ajouter que cette informalité est présente dans l’économie nationale sur la base des données comptables, où les femmes sont souvent parmi les acteurs les plus impliqués mais également les plus touchés par les conditions de travail précaires dans cette “sphère” informelle.

De son côté, Mme Rhiwi a mentionné que, ces dernières années, il y a eu une production significative de données statistiques et d’enquêtes essentielles, contribuant à éclairer les décideurs publics sur l’analyse des budgets des ménages selon une perspective de genre, les rapports sociaux entre hommes et femmes, ainsi que les comptes satellites des ménages.

Mme Rhiwi a, par ailleurs, évoqué les perspectives d’une collaboration approfondie visant à évaluer le coût réel de la non-inclusion économique des femmes dans les zones rurales, une démarche essentielle pour comprendre les disparités socio-économiques dans ces communautés.