Tunis – Un atelier sur l’approbation du plan stratégique du Réseau des femmes parlementaires arabes pour l’égalité (Raedat) a été tenu, mardi à Tunis, avec la participation des femmes parlementaires, actives et anciennes, en provenance des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dont le Maroc.
Dans une déclaration à la MAP, Fatima Gouaima Mazzi, membre du bureau exécutif du Réseau des femmes parlementaires arabes (section Maroc), a indiqué que cet atelier de deux jours s’articule autour de l’élaboration et l’approbation du plan stratégique du réseau “Raedat” pour la période 2023-2030.
Lors de cet atelier, l’accent a été mis sur les activités majeures qui seront au cœur des préoccupations du réseau dans l’avenir portant, notamment, sur le plaidoyer, la formation et la médiatisation afin de renforcer la présence des femmes arabes dans les conseils élus et dans les postes de prise de décision, conformément aux recommandations des Nations Unies et aux Objectifs du Développement Durable (ODD).
L’ancienne parlementaire marocaine a rappelé la création du Réseau des femmes parlementaires arabes pour l’égalité par 100 femmes parlementaires à Rabat, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies-Femmes, afin d’oeuvrer à garantir le principe d’égalité des sexes et la participation équitable des femmes à l’élaboration des politiques dans les pays arabes, compte tenu de l’environnement non propice à la participation des femmes dans la vie politique.
Le bureau régional de l’organisation, en partenariat avec le Réseau “Raedat”, œuvre selon une vision claire afin de jeter les bases de l’institutionnalisation du réseau et contribuer à son rayonnement dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), en particulier, au Maroc, a fait valoir Mme Mazzi.
La femmes arabe, a-t-elle poursuivi, n’a pas eu droit à une représentativité équitable par rapport aux hommes dans les conseils élus, malgré les réformes juridiques qui ont été lancées dans les différents pays arabes suite à leur adhésion aux conventions internationales garantissant les droits civils et politiques des femmes.
Le pourcentage des femmes qui se sont portées candidates ne dépassait pas les 29%, alors que la proportion des femmes élues au sein des conseils municipaux s’est située à 23,5%, a-t-elle déploré.
Pour sa part, Houda Slim, Présidente du Réseau “Raedat”, a souligné l’importance d’institutionnaliser le Réseau dans la région MENA de manière structurée et légale, à l’instar de toutes les organisations, notant que le réseau comprend aujourd’hui des femmes pionnières de tous les pays arabes, engagées pour hisser le statut des femmes dans la région et changer les politiques qui excluent les femmes de la vie politique.
Le Réseau “Raedat” est déterminée à élaborer son prochain plan stratégique et à mettre en place une stratégie médiatique intégrale, afin de changer les paradigmes et promouvoir l’accès de la femme arabe aux postes de responsabilité et de prise de décisions.
Pour sa part, Mme Khamael Fennich, directrice du bureau de Tunis de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA) a estimé que les élections dans le monde arabe posent encore aujourd’hui de nombreux problèmes, ajoutant que la société civile de la région est constamment engagée pour renforcer les principes de gouvernance et de reddition de comptes.
Un diagnostic récent conduit par le réseau a confirmé une tendance positive vers l’égalité des sexes dans 12 pays de la région au cours des cinq dernières années, ce qui reflète l’intérêt grandissant accordé par les gouvernements à la participation des femmes dans la vie politique.
Créé en 2014, le réseau Raedat, comprend des femmes parlementaires actives et anciennes des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, y compris le Maroc. Il appelle à l’égalité des sexes et à la participation équitable des femmes à l’élaboration des politiques dans les pays de la région.