Rabat – Le rôle de la femme dans la transmission du patrimoine culturel immatériel a été au centre d’un débat organisé mercredi à Rabat à l’occasion de la 17è session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Intervenant à cette occasion, le sous-directeur général pour la culture de l’UNESCO, Ernesto Ottone R, a relevé que “les expressions du patrimoine culturel immatériel portent et transmettent des connaissances et des normes liées aux rôles et aux relations entre et au sein des groupes de genre dans une communauté ».

Il a indiqué, par ailleurs, que « l’UNESCO a développé différents outils liés à la sensibilisation à la dynamique de genre qui est essentielle dans la pratique, la transmission et la sauvegarde pour promouvoir une plus grande égalité de genre à travers les pratiques du patrimoine vivant ».

L’UNESCO soutient également un certain nombre de projets dans ce but, a poursuivi M. Ottone R., citant comme exemple le Fonds accordé à un projet de sauvegarde des chants féminins de Taroudant mis en œuvre de 2017 à 2019 et qui vise à inventorier la pratique du chant des jeunes femmes, formées aux techniques d’inventaire participatif.

Pour sa part, l’experte en patrimoine culturel immatériel, Najima Thaythay Rhozali, qui a présenté une communication sur « la transmission du Conte au Maroc: pratiques ancestrales et perspectives », a fait observer que “la femme a toujours été la détentrice du patrimoine et du conte”. Elle a mis l’accent sur le rôle de la Halka, la forme la plus ancienne de théâtre traditionnel au Royaume, plaidant pour la préservation et la promotion de cette pratique, qui transmet le conte sur les grandes places publiques, notamment la place Jemaa el-Fna, Bad Sidi Abdelwahab, Bab Lamrissa, Bab el Had et bien d’autres.

De son côté, Naima Chikhaoui, modératrice du débat et spécialiste en anthropologie, a souligné que le patrimoine vivant s’exprime souvent dans les pratiques quotidiennes des communautés, notant que les femmes jouent souvent un rôle « important et central » dans la transmission de ce savoir aux nouvelles générations.

Organisé par le Département de l’Artisanat, cet évènement parallèle a été marqué par l’intervention de plusieurs femmes, dirigeantes d’associations, qui ont partagé leurs expériences à travers des témoignages sur les nombreux efforts entrepris par les femmes marocaines dans diverses régions du Maroc, dans le souci de préserver le patrimoine immatériel marocain, à travers des exposés mêlant faits historiques et images.

Le coup d’envoi des travaux de la 17ème session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a été donné lundi à Rabat, sous la présidence du Maroc et avec la participation de ministres et de représentants de la société civile de 180 pays, ainsi que des responsables de l’UNESCO.

L’ordre du jour de cette 17ème session prévoit l’examen de 24 rapports sur un élément inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente et de 42 rapports des États parties d’Europe sur la mise en œuvre de la Convention de 2003 et sur l’état actuel des éléments inscrits sur la Liste représentative.