Propos recueillis par Soumia AL ARKOUBI

 

 

Rabat- A l’occasion de la journée internationale des océans (08 juin), Hajar Bouzaidi, ambassadeur du Maroc dans l’Alliance pour la recherche sur l’Océan Atlantique (AANCHOR-All-Atlantic Ocean Research Alliance) accorde un entretien à la MAP.

Dans cet entretien, Mme Bouzaidi, également membre de ECOP Afrique (programme des professionnels de l’océan en début de carrière), partage son expérience au sein de cette alliance, présente les missions qu’elle accomplit et met en exergue le rôle de la recherche scientifique et de la jeunesse dans la “revitalisation” des océans.

 

 

1. Comment avez-vous pensé rejoindre l’Alliance pour la recherche sur l’Océan Atlantique ?

Durant mon parcours doctoral à la Faculté des Sciences et Techniques de Tanger (FSTT) de l’Université Abdelmalek Essaadi (UAE) de Tétouan, un appel d’offres a été publié, plus précisément en novembre 2020, sur la page Web de notre université, intitulé “Are you our next All-Atlantic Ocean Youth Ambassadors ?”.

Le titre a attiré mon attention et j’ai décidé de savoir davantage concernant ce programme, surtout qu’il était relatif à mon domaine de recherche. Le programme visait à autonomiser les jeunes professionnels de l’océan en début de carrière au sein de la plus grande Alliance de Recherche sur l’Océan Atlantique. Quant à moi, j’étais fascinée par l’idée de doter une communauté plus large de jeunes des compétences nécessaires pour nous permettre de conduire des mouvements de changement positif et de développement durable le long et à travers l’océan Atlantique. Je me suis dit: “je ne peux pas rater cette grande opportunité, je dois y réussir”… et heureusement je l’ai fait ! Je me sens chanceuse et reconnaissante d’être sélectionnée jeune ambassadrice représentant le Maroc dans l’Alliance de Recherche sur l’Océan Atlantique, avec mon collègue Othmane Cherkaoui Dekkaki de l’Université Mohamed V de Rabat.

2. Quelles sont les missions que vous accomplissez en tant qu’ambassadeur du Maroc au sein de cette alliance ?

Nous participons aux différents programmes de formation et d’éducation, à des activités de communication et de plaidoyers et à des événements où nous avons la possibilité d’apprendre et de dialoguer avec des dirigeants politiques, sociaux, économiques et scientifiques afin de développer les compétences nécessaires pour devenir des acteurs du changement dans nos propres communautés et au-delà.

Nous, les jeunes ambassadeurs des pays des deux côtés de l’Atlantique, travaillons ensemble dans le but de promouvoir la connaissance des océans, le développement durable et la gestion d’un océan sain, sûr et résilient.

 

3. En tant que chercheuse en biologie marine, estimez-vous que cette discipline scientifique pourrait contribuer à “revitaliser” les océans et à résoudre les problèmes qui les menacent ?

La biologie marine m’a permis d’étudier l’océan et de percer ainsi ses secrets. Cette discipline joue un rôle primordial dans la connaissance de l’océan et la découverte du fonctionnement de ses écosystèmes et du cycle de vie de ses organismes marins, bien évidemment avec de nombreux domaines spécialisés. A travers le suivi permanent et des expériences approfondies, nous arrivons à comprendre les détails nécessaires et disposer de l’ensemble d’informations et d’hypothèses cohérentes afin de déterminer les différents problèmes qui menacent notre environnement marin. D’un côté, la connaissance de ces problèmes est une étape requise et indispensable pour sauver, réhabiliter et conserver d’une manière durable cette richesse inestimable de nos océans. De l’autre, l’évolution de la biologie marine et de ses techniques et méthodes peut participer directement ou indirectement à la résolution de certains problèmes tels que la pollution marine, la surpêche et les maladies pathologiques.

Actuellement, il y a une prise de conscience croissante du besoin urgent de gérer et, le cas échéant, de protéger les environnements côtiers et océaniques. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de l’implication de nouveaux jeunes chercheurs/chercheuses dynamiques, motivés et surtout passionnés par les domaines liés à l’océan, afin de travailler ensemble pour un océan sain et durable au profit des présentes et futures générations.