Par Hamid AQERROUT

Nongoma (Afrique du Sud)- Le Palais royal d’Enyokeni dans la ville de Nongoma, fief de la famille royale zouloue, est le théâtre, samedi, d’une importante cérémonie durant laquelle des milliers de jeunes filles participent à la très importante danse annuelle des roseaux devant le Roi des Zoulous, chef traditionnel de la plus grande ethnie d’Afrique du Sud.

La danse du roseau ou Umkhosi Womhlanga, comme l’appelle la nation zouloue, célèbre la pureté d’une jeune fille tout en la préparant à la féminité. L’importance réside également dans la promotion du célibat avant le mariage.

Chaque année à la fin du mois de septembre, qui marque le début du printemps dans ce pays d’Afrique australe, la nation zouloue organise la danse du roseau, où plus de 20 000 jeunes filles se rassemblent de toutes les régions du Zululand, seins nus et portant leur pelage traditionnel, pour danser pour le Roi.

Cette cérémonie traditionnelle attire des milliers de jeunes filles de certaines parties du KwaZulu-Natal, du Cap oriental et d’aussi loin que le Botswana. L’Womhlanga est l’événement culturel le plus connu de la nation zouloue, mais aussi l’un des plus spectaculaires d’Afrique.

Des milliers de filles et de jeunes femmes ont passé la nuit sous des chapiteaux massifs installés dans la zone de danse des roseaux à plusieurs kilomètres du Palais royal. Des dizaines de bus et de taxis arrivent au fur et à mesure sur les lieux avec plus de jeunes filles.

On s’attend ensuite à ce qu’elles se baignent avant le test de virginité. Selon le rituel, si la jeune fille portant une tige de roseau n’est plus vierge, le roseau se brise.

L’un des moments forts du festival est une exposition colorée de la culture zouloue, à travers le chant et la danse. Le Roi Misuzulu Zulu (47 ans), ainsi que des représentants du gouvernement provincial, devraient s’adresser aux jeunes filles avant la clôture de la cérémonie.

Le Roi Misuzulu Zulu, désormais aussi appelé Misuzulu kaZwelithini, a été intronisé le 20 août dernier lors d’une cérémonie traditionnelle en présence d’une foule immense. Il succède à son père Goodwill Zwelithini, mort l’année dernière après 50 ans de règne.

Souverain sans pouvoir, le Roi zoulou exerce une influence morale sur plus de 11 millions de personnes de cette ethnie, soit près d’un Sud-africain sur cinq. Les chefs traditionnels ont obtenu à la fin de l’apartheid d’être reconnus par la Constitution et ils continuent à jouir d’un rôle symbolique important.

Jouant un rôle consultatif au Parlement, ils se prononcent en matière de culture, de gestion des terres ou encore d’administration de la justice sur leur territoire. Le plus influent d’entre eux est le Roi zoulou.