Propos recueillis par: Anouar AFAJDAR

La professeure et écrivaine Wiam El Khattabi, auteure du roman “Ingratitude ô travail” paru aux éditions “Orion”, accorde une interview à la MAP dans laquelle elle parle de cette “double casquette” de médecin et d’écrivaine et présente quelques éléments narratifs de son livre.

– Un aperçu sur votre parcours professionnel: 

Après l’obtention de mon Baccalauréat scientifique dans un Lycée marocain, j’ai intégré la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca pour y poursuivre des études de Médecine. Mon doctorat en poche, j’ai entamé ma spécialité en pneumo-allergologie. Passionnée par l’enseignement, j’ai ensuite passé le concours pour rejoindre le corps professoral de ma propre faculté. Je suis actuellement professeur de l’enseignement supérieur et je travaille dans le secteur hospitalo-universitaire. Au fil des années, j’ai pu côtoyer et connaître en profondeur le patient marocain. J’ai partagé des moments très forts avec mes patients et j’ai appris à leurs côtés des leçons de vie qui ont forgé ma personnalité.

– Comment vous-êtes vous intéressée à la littérature ?

Depuis toute jeune, j’ai baigné dans un environnement plutôt littéraire aussi bien arabophone que francophone. J’ai toujours été fascinée par les récits littéraires et les débats intellectuels. J’ai lu les grands classiques dès mon jeune âge et j’ai été orientée par mes enseignants et mes parents vers la lecture critique et les dissertations. En apprenant plus tard deux autres langues étrangères, j’ai réussi à m’ouvrir sur d’autres cultures et surtout à découvrir la magie du mot.

– Quelle est la thématique du roman et quelles solutions propose-t-il ?

La thématique du roman “Ingratitude Ô Travail” porte indirectement sur la place du travail dans la vie d’un être à travers le personnage d’Abdelkrim, un Marocain moyen auquel nous pouvons tous nous identifier.

L’idée d’aborder ce sujet m’est venue en côtoyant une multitude de patients et de voir un scénario qui ressort assez souvent: celui du regret de se retrouver en “fin de parcours” sans avoir profité de la vie. Lorsque je discute avec eux, ils regrettent surtout de ne pas avoir pu trouver l’équilibre entre le travail et le reste.

Le travail est, certes, important, mais il ne doit en aucun cas envahir tout l’espace et le temps d’une vie unique qui ne s’offre à nous qu’une seule fois et qui peut s’arrêter soudainement ! Les gens se laissent trop aller dans une routine monotone, dans les abîmes du travail sans vivre réellement leur vie.

Le travail ne devrait en aucun cas nous faire oublier les choses essentielles de la vie : la famille, la santé, l’apprentissage, la vie en symbiose avec la nature …

Abdelkrim a su se ressaisir à la fin, rattraper le temps perdu, le temps d’une trêve qu’il aurait pu rater et aller vers la fin inéluctable sur un goût de frustration et d’amertume.

Le livre ne peut prétendre offrir des solutions au lecteur. Néanmoins, le récit du personnage principal, auquel s’identifiera le lecteur, déclenche chez ce dernier une véritable remise en cause quant à l’importance des “petites choses de la vie” qui contribuent au vrai bonheur et au bien-être.