Par Anass BELHAJ

Midelt – C’est une jeune femme aux doigts d’or. Radya Ait Alla élabore, dans son petit atelier spécialement aménagé, des jabadors, jellabas, gandouras et accessoires qui s’inspirent du raffinement du tissage de la laine amazighe du Moyen-Atlas.

Cette couturière, joviale et déterminée, sereine et très attachée à ses racines amazighes marocaines, native de Midelt en 1998, fait de la couture son langage artistique pour produire des pièces atypiques et uniques, avec un côté amazighe garanti.

Riche d’un cursus universitaire satisfaisant, d’une ambition inspirante, d’une passion sans limite et bien d’autres talents, Radya s’inspire des habits des femmes amazighes de son village natal, Tounfite, dans la province de Midelt, et puise son travail dans la culture et l’art amazighs, plus précisément dans les couleurs, les formes et les coutures pour en faire des créations portant sa marque et sa signature.

C’est ainsi que sa passion pour la couture est devenue son métier depuis environ quatre ans. En 2022, elle fonde la coopérative “You Zart” dont elle est la présidente et recrute des couturières expérimentées et douées qui sont devenues le gage de réussite de cette structure.

Le succès qu’à connu sa marque l’a emmenée à participer à des salons nationaux et régionaux afin de présenter ses réalisations et faire connaître la culture amazighe marocaine dans sa splendeur.

“Mes costumes et mes créations ne se limitent pas à de simples objets qui font plaisir aux yeux, mais ils portent des messages qui renouent avec l’authenticité d’une culture enracinée et dialoguent avec les nouvelles tendances des temps actuels et moderne”, estime Radya Ait Alla.

Fortement engagée pour la promotion de la culture amazighe, cette jeune couturière relève que la culture amazighe, avec sa richesse, sa multiplicité, ses couleurs et ses coutures, ne cesse de fasciner et d’attirer les stylistes des quatre coins du monde, faisant remarquer qu’elle constitue aujourd’hui une source d’inspiration inépuisable pour la nouvelle jeune génération de stylistes non seulement marocains mais aussi étrangers.

“J’ai toujours été inspirée par le savoir-faire artistique des femmes amazighes, préservé depuis des millénaires, et dans l’esprit de faire perdurer cette tradition, j’ai choisi ce métier qui m’offre, chaque jour, l’occasion de promouvoir cette culture ancestrale”, explique-t-elle.

Abordant l’idée qui l’a conduite à fonder une coopérative spécialisée dans la couture amazighe, elle a confié qu’elle vient de son ambition d’agrandir son projet, qui a débuté en 2019 avec un petit atelier aménagé dans sa maison, mais aussi de sa volonté d’offrir des opportunités d’emploi intéressantes à des femmes couturières talentueuses issues de son village natal.

“Plusieurs filles non scolarisées et femmes au foyer issues de mon village natal, Tounfite, cherchent l’occasion de démontrer leur talent en couture et de trouver une source stable de revenu. Notre coopérative, qui compte actuellement six couturières, leur offre justement cette occasion”, a-t-elle indiqué.

Pour ce qui est de ses projets futurs, Radya a exprimé son ambition d’ouvrir prochainement un centre de formation à la couture et à la broderie traditionnelles pour offrir une formation théorique et pratique aux femmes couturières dans le but de favoriser leur intégration dans la dynamique économique et dans le marché du travail.