Par Abdelilah EDGHOUGUI-
Kénitra- La maintenance permanente des avions est fondamentale pour leur fonctionnement parfait, parce que la moindre négligence peut être fatale. C’est une immense responsabilité qui requiert des qualités spécifiques de la part des personnes en charge de la sécurité des appareils.
Rigueur, minutie, organisation et conscience sont entre autres des déterminants auxquels doit répondre toute personne voulant s’acquitter de la mission de maintenance aéronautique, en plus des profondes connaissances académiques et opérationnelles bien entendu.
En somme, il s’agit de se lancer à la cherche de l’oiseau rare, dans une branche où seule la compétence peut servir de faire-valoir. En digne représentante de la gente féminine, le commandant Hayat Ababsa s’est frayé un chemin dans cet univers d’exigence pour faire partie de la crème des officiers des Forces Armées Royales (FAR) qui se voient confier la lourde tâche de garantir l’infaillibilité technique et mécanique des avions militaires.
Cheffe de la section contrôle et qualité au sous-groupement de maintenance des avions N°2 à la 3ème Base aérienne des FRA (3ème BAFRA) de Kénitra depuis 2018, le commandant Hayat supervise la conformité de l’exécution des travaux par rapport au référentiel tout comme elle veille à la formation continue des techniciens.
Après avoir décroché un diplôme d’ingénieur d’État en mécanique avion à l’École Royale de l’Air (ERA), elle a entamé un parcours professionnel, il y a 11 ans, à la 3ème BAFRA en tant que cheffe du service entretien périodique des avions spécialisés dans la lutte contre les feux de forêts (Canadair CL-415).
Cette ingénieure a réussi petit à petit à étoffer son expérience surtout lorsqu’elle a accédé aux commandes du service d’approvisionnement en pièces de rechange des avions, une fonction qu’elle a assuré pendant six ans.
“Ma mission est d’assurer le contrôle de la programmation des entretiens réguliers et périodiques des avions militaires selon les normes en vigueur et conformément au référentiel du constructeur”, a-t-elle indiqué dans une déclaration à la chaîne d’information de la MAP (M24).
Aux petits soins des appareils en maintenance dans le hangar dédié, le commandant Hayat ne laisse rien au hasard et s’occupe du moindre détail. Elle provoque de petites réunions inopinées avec son équipe de techniciennes et techniciens, en guise d’instruction et d’initiation aux problèmes rencontrés lors de la prise en charge des avions en visite périodique.
Cette action incessante a pour objectif de garantir en permanence la sécurité et la sûreté aussi bien de l’avion que des navigateurs, a-t-elle expliqué, relevant que les appareils doivent absolument être soumis à de nombreuses vérifications et essais avant leur départ en mission.
Il s’agit aussi, poursuit l’Officier supérieur, de répondre et prendre en considération les observations des pilotes concernant les pannes de leur avion durant les vols. Pour mener à bien ces missions, le Cdt Ababsa gère une équipe technique multifonctionnelle et ne ménage aucun effort pour l’entraîner et la qualifier dans le respect des normes internationales en la matière.
“Me lancer dans un domaine longtemps réservé aux hommes n’était pas une tâche aisée pour moi tant il demande beaucoup de rigueur, de méthodologie de travail, et de suivi continu des évolutions internationales qui surviennent à cet égard”, a-t-elle fait observer.
Pour Hayat, se faire une carrière dans le monde de l’aviation militaire était en quelque sorte “un rêve d’enfance”. “Pour y arriver, j’ai dû relever bon nombre de défis et parvenir à faire valoir mes compétences”, a-t-elle dit.
Épouse et maman de deux enfants, elle insiste sur l’importance pour les femmes exerçant dans des domaines pointus de réussir à concilier vie professionnelle et vie familiale.
Les compétences féminines sont légion et se font remarquer dans les différents secteurs d’activité. A l’évidence, la célébration de la Journée de la femme est plutôt une reconnaissance envers toutes les femmes marocaines.