Par Khadija Tahiri.

Lisbonne- Nombreuses sont les femmes marocaines qui, armées d’une volonté à toute épreuve et d’une détermination sans faille, ont réussi à s’imposer dans des domaines considérés comme l’apanage des hommes. Samira Barrima, devenue arbitre international de basketball à l’issue d’un parcours riche en expériences sportives, en fait partie.

Si Samira Barrima n’est pas la seule Marocaine à avoir pu accéder au monde de l’arbitrage en basketball, le parcours qui l’a conduite au succès au Portugal fait la fierté de tous les Marocains.

En effet, cette native de Oulad Saïd dans la province de Settat en 1977 avait entamé sa carrière sportive en tant que basketteuse à l’équipe de l’Olympique de Casablanca puis dans d’autres équipes locales avant qu’une blessure au genou mette fin à sa carrière de joueuse pour se tourner vers l’arbitrage en 1997.

Son brio au sein de la Fédération Internationale de Basketball l’amènera à être convoquée pour représenter le Maroc et le continent africain lors de la ligue des moins de 20 ans du groupe A dans la capitale bulgare, Sofia, en 2007.

Approchée par la MAP, Samira confie que cette convocation lui a permis de devenir arbitre pour la Ligue portugaise de basket-ball (Arbitre LPB), elle qui avait décidé de s’installer en 2005 à Lisbonne aux côtés de son mari portugais.

Au cours de cette période, explique-t-elle, son nom a été inclus dans la liste des arbitres internationaux portugais, passant ainsi en 2009 à l’arbitrage en Europe, et poursuivant son ascension professionnelle, étape par étape, avec l’aide de plusieurs encadrants locaux et internationaux.

L’arbitre marocaine, qui détient également la nationalité portugaise, considère qu’elle a beaucoup appris grâce à eux, mais aussi grâce à sa persévérance et aux moult efforts qu’elle a consentis lors des stages auxquels elle a participé.

En plus de son travail en tant qu’arbitre internationale, Samira travaille à ce jour dans une entreprise qui fournit un support technique (Meta Pro-Team) aux petites et moyennes entreprises du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, après avoir travaillé auparavant dans plusieurs autres sociétés turques et italiennes et auprès de la Fédération Royale Marocaine de Basketball (2003-2004).

Selon elle, nombreuses personnes ont participé à dessiner les contours de son parcours sportif réussi, à commencer par le coach Chakib Tawfik qui lui a permis de mener à bien des missions complexes ou Moulay Lakbir Lamghari, qui l’a aidée à imposer sa présence dans un monde parfaitement réservé aux hommes, en passant par le président de la Fédération portugaise de basketball, qui a joué un rôle fondamental dans sa carrière européenne et internationale.

Par ailleurs, Samira reste davantage redevable à son époux qui a été pour elle un véritable soutien dans ce parcours distingué. “Sans le soutien de mon mari et de ma famille ici au Portugal, dit Samira, je n’aurais pas atteint tous ces succès professionnels ou sportifs”.

“Il mérite une reconnaissance particulière car il m’a soutenue dans chaque interview que j’ai menée et dans chaque tournoi auquel j’ai participé et a pris soin de notre fils pendant mon absence”, confie-t-elle.

Pour elle, être une femme arbitre n’est pas chose aisée, d’autant plus que la pratique de ce “métier sportif” se fait au détriment de l’éducation de son fils. La séparation de son fils lors de sa participation à des événements sportifs, notamment ceux qui nécessitent de s’éloigner de la maison pendant des jours, a eu un impact profond sur son psychisme, surtout lorsqu’il était bébé, se souvient-elle.

Cela ne reflétant peut-être qu’une partie des sacrifices consentis par une femme sportive qui a décidé de s’associer aux hommes dans un domaine de plus en plus ouvert aux deux sexes, Samira préfère donc interpeller haut et fort les responsables du métier d’arbitrage au Maroc, comme dans d’autres pays, pour qu’ils prennent en considération ces sacrifices et tiennent compte des spécificités qui rendent le travail sportif de la composante féminine ardu et épuisant.