Guercif- Plus de vingt ans au chevet des femmes rurales à Guercif, la militante associative Aïcha Wafik, également présidente d’une coopérative, ne cesse de déployer davantage d’efforts pour soutenir et accompagner les femmes et filles rurales, ainsi que pour leur autonomisation économique et sociale.

Débordante d’énergie, et grâce à ses actions inlassables menées sur le terrain, la présidente de la coopérative agricole El-Khair met les bouchées doubles pour lutter contre les stéréotypes et les perceptions erronées vis-à-vis des femmes et filles de la région.

Forte d’une expérience associative et bénévole, Aïcha Ouafik (57 ans) s’est imprégnée depuis belle lurette des principes du bénévolat, notamment lors de son engagement avec une association étrangère, s’activant dans l’accompagnement des migrants en situation difficile.

Originaire de la commune Ras Laksar relevant de la province de Guercif, cette dame a décidé de regagner son village d’origine (douar Maskarat) pour y faire apporter l’appui nécessaire, ainsi que la déclinaison de son projet à même de contribuer à l’autonomisation sociale et économique des femmes rurales, et à lutter contre toutes les formes de discrimination à leur égard.

Dans ce sens, Mme Wafik, qui a à son actif plusieurs formations initiées par des organismes nationaux et étrangers, a créé en 2008 l’Association Tiyadrine pour la femme rurale de Ras Laksar, où elle a pu contribuer à la sensibilisation des femmes de la commune, notamment en ce qui concerne la santé reproductive et la planification familiale.

Aussi, en dépit du caractère montagneux de sa commune, Aïcha a gardé la flamme de l’espoir et son apport fût largement apprécié lors de la réalisation de plusieurs projets et programmes éducatifs et sociaux, ainsi que l’organisation de plusieurs formations, outre des activités culturelles, religieuses et sociales.

Approchée par la MAP, Aïcha Wafik a évoqué un certain nombre de difficultés qu’elle a rencontrées au cours de son parcours bénévole et associatif, notamment au regard de la méconnaissance de l’importance de l’action associative dans la construction de l’individu et de la société.

Après avoir relevé l’aspect coûteux de son approche bénévole, et pour mettre fin aux souffrances vécues par les femmes rurales, la quinquagénaire s’est dite très motivée et convaincue de la nécessité de poursuivre son chemin, afin d’atteindre ses objectifs, notamment l’autonomisation économique et l’amélioration des conditions de vie de ces femmes.

Pour ce faire, et dans le but d’offrir des opportunités d’emploi pour la femme rurale qui lui permettra d’assurer une certaine autonomie financière, cette militante associative a créé en 2012 la Coopérative agricole El-Khair, où elle s’est lancée dans un premier temps dans le domaine de l’apiculture et la production de miel, ainsi que l’organisation des formations au profit des femmes dans le domaine agricole, entre autres.

Cette coopérative, qui a enclenché une dynamique économique dans la région, a contribué à la création d’opportunités d’emplois pour de nombreux villageois locaux, et ce à travers une pépinière d’arbres fruitiers.

La coopérative a produit plus de 260.000 plants (oliviers, figuiers, grenadiers et caroubiers) au cours des années 2021 et 2022, a fait savoir Aïcha Wafik, ajoutant que d’autres types de plantes seront produits en fonction des besoins de la région et des agriculteurs.

De même, la protection de l’environnement a été prise en compte par ce projet, comme la production de plantes compatibles avec la nature de la région, à même d’obtenir des rendements et de bénéfices au profit des catégories cibles, a-t-elle dit, notant que ce projet, qui a pu motiver d’autres femmes de la région à rejoindre la coopérative, permettra de leur assurer un revenu stable, subvenir aux besoins de leurs familles et soutenir la scolarisation de leurs enfants.

En plus de la pépinière, la Coopérative agricole El-Khair a lancé un autre projet lié à la culture et à la production de “quinoa”. Dans la foulée, et grâce à l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et l’appui d’une organisation américaine, elle s’est vue offrir des équipements et des machines de traitement et la transformation de cette nouvelle plante, désormais, très convoitée dans la région de l’Oriental.

Aicha Wafik, de par ses projets et initiatives voués à l’autonomisation économique et sociale des femmes bénéficiaires, trace dignement une voie immaculée qui marquera longtemps son parcours bénévole et associatif.