Nations Unies (New York)- La 67è session de la Commission de la condition de la femme (CSW67) s’est ouverte, lundi au siège de l’ONU à New York, avec la participation du Maroc, représentée par la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar.

Tenue en format hybride, la 67è session de la Commission focalise cette année sur le thème: “Innovation et évolution technologique et éducation à l’ère du numérique aux fins de la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles”.

La Commission de la condition de la femme des Nations Unies est le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. La CSW est une commission fonctionnelle du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) créée en vertu de la résolution 11 du Conseil du 21 juin 1946.

Intervenant à cette occasion, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a clamé haut et fort que l’organisation internationale se tient aux côtés des femmes et des filles du monde entier.

Déplorant la régression des avancées réalisées en matière des droits des femmes durant les dernières décennies, M. Guterres a indiqué que les cadres internationaux ne sont pas adaptés aux besoins et aspirations des femmes et des filles du monde, d’où la nécessité de procéder à leur changement.

Il a en outre relevé que les initiatives de l’ONU en faveur d’un plan de relance des Objectifs de développement durable et d’une réforme du système financier mondial visent à accroître les moyens d’investir dans les femmes et les filles au niveau national.

“Mon rapport sur Notre Programme commun met l’accent sur l’égalité des genres, dans tout ce que nous faisons”, a-t-il dit, ajoutant qu’il a demandé au système des Nations Unies de faire en sorte que le soutien aux États membres en prévision du Sommet de l’avenir reflète l’engagement onusien pour l’égalité des genres et les droits des femmes.

Evoquant le thème retenu pour la CWS67, le chef de l’ONU a estimé que des siècles de patriarcat, de discrimination et de stéréotypes ont créé un “énorme fossé” entre les sexes dans les sciences et la technologie, notant que les femmes ne représentent que 3% des lauréats du prix Nobel dans les catégories scientifiques.

Relevant que l’inégalité entre les sexes est une question de pouvoir, le chef de l’ONU a appelé à une action urgente pour égaliser le pouvoir à travers la promotion de l’éducation, les revenus et l’emploi des femmes et des filles, en particulier dans les pays du Sud.

Pour lui, les dirigeants doivent promouvoir la pleine participation et le leadership des femmes et des filles dans la science et la technologie, en commençant par les gouvernements jusqu’aux salles de classe.

Il est question aussi de veiller à la mise en place d’un environnement digital “sûr et sécurisé” pour les femmes et les filles, a-t-il indiqué, faisant savoir que les Nations Unies travaillent avec d’autres parties prenantes pour élaborer “un code de conduite dédié pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques dans l’objectif de réduire les préjudices et d’accroître la responsabilité tout en défendant le droit à la liberté d’expression”.

La présente session de la Commission de la condition de la femme sera marquée par une discussion générale, des tables rondes ministérielles et des événements interactifs, alors que des négociations sur les conclusions concertées devraient également se dérouler virtuellement.

Participent à cet événement, des représentants des États membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales accréditées par l’ECOSOC de toutes les régions du monde.

Les débats passeront au crible les problèmes à régler et les possibilités à exploiter pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles en milieu rural.

Le thème traité par la CSW67 correspond à celui retenu cette année pour la Journée internationale de la femme: “Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes”. Cette journée mettra en lumière l’impact de l’écart entre les sexes dans le numérique sur les inégalités économiques et sociales ainsi que la protection des droits des femmes et des filles dans les espaces numériques face notamment à la violence basée sur le genre en ligne facilitée par les technologies de l’information et de la communication.