Rabat – L’Instance chargée de la révision du Code de la famille a tenu, vendredi à Rabat, des séances d’audition distinctes avec plusieurs associations et instances oeuvrant dans les domaines de la famille, de l’enfance et du développement, qui lui ont présenté leurs visions au sujet de cette réforme.

Il s’agit du “Centre d’études familiales et de recherche sur les valeurs et le droit”, du Centre marocain de la professeure universitaire pour la recherche sur les questions du genre et du développement, de la Dynamique d’égalité sans réserves, du Réseau amazigh pour la citoyenneté et de l’Association Al Batoul pour la protection de la femme et de la fille.

Ces réunions s’inscrivent dans le cadre d’une série de consultations et de séances d’écoute, que tient l’Instance avec les différents acteurs concernés, conformément à la teneur de la Lettre Royale adressée au Chef du gouvernement pour la révision du Code de la famille.

Dans une déclaration à la presse au terme de cette réunion, la présidente du Centre d’études familiales et de recherche sur les valeurs et le droit, Khadija Moufid a indiqué que l’accent a été mis sur la nécessité d’adopter une vision qui prend en considération l’intérêt suprême de la famille, ajoutant que le Centre a présenté des propositions en droite ligne de la Charia, portant particulièrement sur les mesures relatives aux différentes dispositions du Code de la famille et l’activation de la médiation familiale.

De son coté, la vice-présidente du Centre marocain de la professeure universitaire pour la recherche sur les questions du genre et du développement, Farida El Yomouri, a salué les consultations menées par l’Instance, affirmant que la Lettre Royale constitue une feuille de route pour les consultations avec la société civile et les académiciens et tous les acteurs concernés par le chantier de réforme du Code de la famille.

Elle a fait savoir que le mémorandum présenté par le Centre comprend une lecture exhaustive des dispositions du Code de la famille et met en avant plusieurs questions ayant suscité un débat au sein de la société marocaine, notamment celles des fiançailles, du mariage, du divorce, du mariage des mineures, de la garde et de la tutelle.

Pour sa part, Meryem Zemmouri de l’association Dynamique d’égalité sans réserves a assuré que les propositions formulées visent à faire du Code de la famille un garant de l’égalité et des droits, conformément à la Constitution du Royaume et à ses engagements à l’international.

De son côté, Zahra Ouhsein, du Réseau amazigh pour la citoyenneté, a salué les consultations menées par l’Instance qui reste à l’écoute des propositions et recommandations de la société civile pour la réforme du Code de la Famille, ajoutant que son association a présenté des propositions qui prennent en compte la dimension amazighe, en veillant à ce que la langue amazighe soit adoptée dans les dossiers soumis à la justice qui concernent des femmes parlant uniquement amazighophones.

Quant à la présidente de l’Association Al Batoul pour la protection de la femme et de la fille, Bouchra Idrissi Bouzidi, elle a salué l’approche participative adoptée dans le cadre de l’amendement du Code de la Famille, ajoutant que l’association prône une approche qui prend en considération toutes les composantes de la famille.

Elle a ajouté que le mémorandum de l’association comprend nombre de propositions et de recommandations visant la simplification des procédures du mariage, la réduction des cas de divorce, la prise en considération de l’intérêt de l’enfant ainsi que celui des conjoints dans le cadre de l’égalité basée sur la justice et l’équité.

Dans la Lettre Royale adressée au Chef du gouvernement, SM le Roi Mohammed VI a affirmé qu’il est nécessaire de réexaminer le Code de la famille, qui a eu l’immense avantage d’impulser une dynamique de changement vertueuse et d’instaurer une conception nouvelle de l’égalité et de l’équilibre familial, ouvrant ainsi la voie à une avancée sociale considérable, afin de corriger les dysfonctionnements et les lacunes que l’expérience de sa mise en œuvre judiciaire a révélés.

Le Souverain a souligné que les dispositions du Code de la famille “doivent également être mises en adéquation avec l’évolution de la société marocaine et les besoins du développement durable”, notant que “la nouvelle version s’harmonisera ainsi avec la progression de notre législation nationale”.