Casablanca- Les travaux de la 14ème édition de l’initiative “Parlons Développement”, organisée conjointement par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la Banque mondiale et le Policy Center for the New South, ont débuté mardi à Casablanca, pour débattre sur la question des violences basées sur le genre au sein de l’Université.

Cette nouvelle édition, tenue en partenariat avec l’Université Hassan II de Casablanca et la Faculté des lettres et des sciences humaines Ain Chock (FLSH), en présence d’une pléiade d’experts, d’universitaires et d’acteurs associatifs dans le cadre des seize jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, constitue un espace propice à la sensibilisation, à l’apprentissage et à la proposition de solutions concrètes pour contrer ces violences.

Intervenant à cette occasion, le Directeur des ressources humaines au sein du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Tahar El Qour, a indiqué que la responsabilité sociétale des Universités constitue un pilier fondateur dans le traitement des problématiques liées aux violences basées sur le genre.

“En tant qu’institutions éducatives fondamentales, les universités ont une responsabilité sociétale primordiale non seulement dans la transmission du savoir, mais également dans la promotion d’un environnement respectueux pour tous les membres de la communauté universitaire”, a-t-il dit.

Dans ce sens, M. El Qour, a mis en avant le rôle essentiel du Pacte ESRI 2030, lancé par le ministère en février 2022 dans le cadre de la réforme de l’écosystème de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation au Maroc, ce qui met l’enseignement universitaire en adéquation avec les normes internationales pour répondre aux besoins du marché et de la société et lui permet de contribuer au nouveau modèle de développement du pays.

De son côté, la Directrice du laboratoire de recherche Genre, éducation, littérature et médias au sein de la FLSH Ain Chock, Rajaa Nadifi, a indiqué que les universités doivent adopter une position proactive et engagée pour déconstruire les stéréotypes, éduquer à l’égalité des sexes, et mettre en place des mécanismes de prévention et de soutien en faveur des individus affectés par ces formes de violence.

“La sensibilisation, l’éducation et la collaboration avec les acteurs internes et externes sont essentielles pour créer un environnement universitaire dépourvu de toute forme de violence basée sur le genre et favorables à l’épanouissement de tous”, a-t-elle insisté, notant que la lutte contre les violences basées sur le genre est un impératif sociétal qui nécessite une action publique déterminée et coordonnée, qui doit se manifester par le biais de politiques et de mesures concrètes, visant à sensibiliser, prévenir et punir les actes de violence basée sur le genre.

Pour sa part, la Spécialiste principale du développement Social à la Banque mondiale (BM), Kimberly Vilar, a indiqué que la Banque mondiale s’engage fermement à jouer un rôle crucial dans la lutte contre la violence basée sur le genre à travers le monde. “En tant qu’institution mondiale, nous reconnaissons que la violence fondée sur le genre constitue un obstacle majeur à la réalisation d’une société inclusive, équitable et durable”.

Ainsi, a-t-elle poursuivi, la Banque mondiale soutient activement des projets et des programmes visant à sensibiliser, à autonomiser les femmes et les filles, à renforcer les systèmes juridiques et judiciaires, ainsi qu’à promouvoir l’égalité des sexes et l’inclusion dans tous les domaines.

“Parlons développement” est une série de dialogues qui a pour but d’examiner les opportunités et défis dans la trajectoire du Maroc vers un développement inclusif, durable et résilient, prenant comme référentiel les Objectifs de développement durable (ODD) et le Nouveau Modèle de Développement (NMD). Cette série vise à encourager les jeunes à prendre part au débat public autour des enjeux de développement et à stimuler la recherche et les analyses sur le NMD du Royaume, notamment en ce qui concerne les grands enseignements de la crise de la Covid-19.