Johannesburg- Le Maroc est disposé à partager son expérience en matière de scolarisation des filles avec les pays africains, a indiqué mercredi à Johannesburg, la vice-présidente de la Commission sur le genre du Parlement panafricain (PAP), Khadija Arouhal.

«Le Maroc a réalisé des progrès considérables durant les dernières années en matière de scolarisation des filles, notamment dans le milieu rural», a déclaré Mme Arouhal, députée du Parti du progrès et du socialisme (PPS), lors d’un atelier tenu en marge de la deuxième session ordinaire de la sixième législature du PAP, dédié à la mise en œuvre de la campagne «AfricaEducatesHer», visant à améliorer les conditions d’apprentissage pour les filles au lendemain de la crise du Coronavirus.

Elle a souligné ainsi que le Royaume s’est lancé dans une politique qui consiste à mettre en place des Maisons de l’étudiante (Dar Taliba) pour permettre aux filles issues du milieu rural à poursuivre leurs études, comme il a procédé à la distribution des bourses aux familles défavorisées dans le cadre du programme «Tayssir» pour lutter contre la déperdition scolaire.

Durant la crise de la covid-19, a-t-elle poursuivi, les autorités marocaines ont décidé d’initier des cours à distance en utilisant les plateformes numériques disponibles pour assurer la continuité de l’apprentissage tout en prévenant la propagation du virus.

Concernant les enfants des immigrés et des réfugiés résidant au Maroc, Mme Arouhal a fait savoir que la stratégie d’intégration initiée par les autorités marocaines a permis à 86 % des enfants de rejoindre les bancs de l’école, dont la majorité sont des filles.

En outre, la députée a rappelé que le Maroc a lancé des programmes de lutte contre l’analphabétisme et de formation professionnelle, afin de renforcer les capacités des filles et leur permettre d’améliorer leurs conditions socio-économiques.

Évoquant les chiffres du Haut-Commissariat au plan (HCP), Mme Arouhal a souligné que le taux de scolarisation des filles âgées entre 6 et 11 ans a atteint 100% en 2020, contre 80,6% en 2000, alors que pour la tranche d’âge entre 15 et 17 ans, ce taux a atteint 90,5 %.

Pour sa part, le président du PAP, Fortune Charumbira, a relevé que l’atelier «AfricaEducatesHer», organisé conjointement avec le Centre international de l’Union africaine pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique (CIEFFA), permettra de donner un nouvel élan aux questions liées à l’éducation des femmes et des filles.

Rappelant que la pandémie de la Covid-19 a anéanti les progrès réalisés en matière d’éducation des femmes et des filles, il a exhorté les Parlements nationaux à adopter des budgets sensibles au genre, notamment en ce qui concerne l’éducation et la formation de cette catégorie.

Pour sa part, la présidente de la Commission de l’éducation du PAP, Amina Abdou Souna, a déclaré que toutes les filles avaient le droit d’accéder à l’éducation sans aucune entrave. “L’éducation est un droit humain fondamental dont personne ne doit être privé», a-t-elle insisté.

Par ailleurs, elle a noté que cette plateforme offre aux afro-députés l’opportunité de partager des réformes politiques et législatives innovantes adoptées au niveau national pour faire face à l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur les systèmes éducatifs en général et sur les filles et les femmes en particulier.

Quant à la Coordonnatrice par intérim de l’UA-CIEFFA, Simone Yankey-Ouattara, elle a salué le partenariat avec le PAP, notant qu’il est urgent d’investir dans l’éducation des filles, car 32,6 millions sont non scolarisées dans le primaire et le secondaire.

La campagne AfricaEducatesHer est une réponse à la crise de l’éducation liée à la Covid-19 lancée en 2020 pour mobiliser les parties prenantes à prendre des mesures nécessaires pour assurer le droit des filles et des jeunes femmes à l’éducation.

Le Parlement panafricain est une Assemblée consultative de l’Union africaine qui regroupe les députés des pays membres de l’Union africaine. Il a été créé en vertu de l’article 5 de l’Acte constitutif de l’UA et installé officiellement dans ses fonctions le 18 mars 2004.

Chaque État membre est représenté au sein du PAP par cinq parlementaires issus de la majorité et l’opposition, dont au moins une femme, élus ou désignés par leurs parlements ou organes législatifs nationaux.