Marrakech – Des femmes parlementaires ont souligné, mercredi à Marrakech, que le développement inclusif et la cohésion sociale demeurent tributaires de l’égalité femmes-hommes qui constitue le socle de la vie démocratique.

Intervenant lors d’une session sous le thème “des politiques publiques plus inclusives: l’égalité femmes-hommes pour un développement inclusif”, tenue dans le cadre du 1er Forum international des jeunes parlementaires socialistes et socio-démocrates, la secrétaire nationale de l’organisation socialistes des Femmes Ittihady, Hanane Rihhab, a souligné que dans les pays africains et asiatiques, de nombreuses femmes vivent encore dans des situations tragiques relatives notamment au mariage précoce et à la non-reconnaissance de leurs riches contributions, outre les conflits armés et les guerres civiles qui ont des répercussions négatives sur les femmes et les enfants en particulier.

“Les femmes demeurent les principales victimes de toutes les formes de catastrophes, qu’elles soient naturelles ou épidémiologiques, ou celles résultant de conflits armés, de déplacements forcés, voire de destruction de l’environnement”, a-t-elle déploré.

Elle a salué, en ce sens, l’action de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui n’a eu de cesse de soutenir la dynamique de la modernité et de la démocratie et mène une “révolution tranquille dans notre environnement régional”, qu’il s’agisse du Moyen-Orient ou de l’Afrique du Nord.

Pour sa part, la députée nigérienne Saïda Mohamed Cheloutan a souligné l’urgence de remédier aux questions liées à la pauvreté, à la rareté des ressources, à l’accès limité aux services sociaux de base, à l’insécurité et au changement climatique.

Elle a, à cet égard, plaidé pour une gouvernance fondée sur l’égalité, l’inclusivité, la solidarité et l’humanisme, qui procède d’un effort diplomatique pour tous les citoyens en leur permettant de participer pleinement à la vie publique, sans distinction de sexe, d’origine, d’identité ou de conviction.

Quant à elle, la député portugaise Joana Lima, présidente du Forum des femmes parlementaires à l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM), est revenue sur l’historique de la création du Forum parlementaire des femmes qui s’est attelé à la question du genre, aux droits de l’Homme et au dialogue des civilisations sur les deux rives de la Méditerranée.

Et d’ajouter qu’il est nécessaire d’offrir un espace de débat pour que les femmes puissent exprimer leurs idées et jouir d’une meilleure parité, notant que le Forum parlementaire des femmes a essayé de donner un espace formel aux femmes au sein de l’APM pour porter l’attention sur leur rôle.

Cependant, a-t-elle enchaîné, malgré ces avancées importantes dans la parité, de nombreux obstacles résident encore dans toutes les régions du monde, qu’ils concernent les problèmes de santé maritale, de violence ou d’exploitation à l’encontre des femmes, devant être levés afin de garantir une réelle participation des femmes dans tous les aspects de la société ainsi que leur autonomisation.

De son côté, la député dominicaine Ivannia Rivera a indiqué que dans son pays, beaucoup d’obstacles liés à l’égalité de genre sont encore présents, notamment ceux liés à la participation à la vie politique, appelant à œuvrer pour changer les mentalités et le système patriarcal, en incluant les femmes dans les prises de décision.

La député bolivienne Bertha Beatriz Acapari, a, pour sa part, mis en garde contre l’attente d’un évènement grave pour entamer le changement, à l’instar des violences faites contre les femmes, appelant à travailler en continu pour établir des normes plus inclusives, à même de protéger les femmes et les jeunes, ainsi que pour garantir une participation des femmes à la vie politique et essayer de changer le système en proposant des politiques publiques et des lois protégeant les droits des femmes.

Le Forum international des jeunes parlementaires socialistes et sociaux-démocrates, organisé par le Groupe socialiste-opposition ittihadie à la Chambre des représentants, en partenariat avec la Jeunesse ittihadya et le réseau “MENA-Latina”, sous le thème “contribution des jeunes parlementaires à la promotion de politiques publiques progressistes et équitables”, vise à encourager les jeunes parlementaires à se concerter et analyser les questions d’actualité et proposer des solutions novatrices et efficaces, en faisant valoir leurs aptitudes à utiliser les nouvelles technologies et les réseaux sociaux pour mobiliser et sensibiliser d’autres acteurs à des causes importantes, notamment celles liées à la justice sociale, l’environnement et l’égalité des sexes.

Les sessions de cet événement, qui seront sanctionnées par l’adoption d’un rapport général et des recommandations, portent sur plusieurs questions, à savoir “paix et sécurité dans le monde : nouveaux défis géopolitiques”, “inégalités, pauvreté et gestion des ressources : vers une protection sociale plus juste”, “progrès ou durabilité, comment concilier les deux”, “migration globale : les enjeux du Nord et du Sud”, “approches et mécanismes des Nations Unis pour la protection et la promotion des droits de l’Homme”, “pour des sociétés plus tolérantes : combattre la haine et l’extrémisme”, “des politiques publiques plus inclusives : l’égalité femmes-hommes pour un développement inclusif” et “sensibilisation et mobilisation pour des politiques publiques inclusives de jeunesse”.