Paris – Cent dix-huit femmes ont été tuées en 2022 en France par leur conjoint ou leur ex-conjoint, selon le bilan des “morts violentes au sein du couple” publié, samedi, par le ministère français de l’Intérieur.

Selon ce bilan, qui n’est qu’en faible baisse par rapport à l’année 2021, 145 morts violentes au sein du couple ont été recensées en 2022, les décès de 118 femmes et 27 hommes (+6 par rapport à 2021), soit quasiment le même total que l’année précédente (143). En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France.

Cette étude relève, par ailleurs, une très forte augmentation des tentatives d’homicides au sein du couple (+45%), avec 366 faits enregistrés en 2022 contre 251 en 2021.

“Le profil type de l’auteur n’a pas changé. Il est majoritairement masculin (84%), le plus souvent en couple, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle”, précise le ministère de l’Intérieur.

Les femmes victimes (81%) sont, quant à elles, le plus souvent de nationalité française, âgées de 30 à 49 ans et sans emploi.

Sur les 118 victimes de féminicides, 37 femmes, soit près d’un tiers, avaient déjà subi des violences par leur conjoint ou ex-conjoint avant leur décès, 24 d’entre elles avaient signalé ces violences antérieures aux forces de l’ordre dont 16 avaient déposé plainte.

La dispute (26%) et le refus de la séparation (23%) demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte. Les faits sont en majorité commis au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur (87%), sans préméditation, principalement avec une arme blanche (43%) ou une arme à feu (20%).

Les départements qui enregistrent le plus de faits sont le Nord (sept victimes féminines et deux masculines), les Alpes-Maritimes et le Rhône (cinq victimes féminines chacun), puis la Seine-Saint-Denis (quatre victimes féminines et une masculine).

D’après la même étude, 12 enfants mineurs sont décédés dans la sphère familiale, victimes d’infanticides, comme en 2021.