Johannesburg- La présidente de l’Assemblée nationale sud-africaine, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a annoncé, mercredi, sa démission de son poste après les accusations de corruption et de blanchiment d’argent portées contre elle.

«J’ai pris la décision consciente de consacrer mon temps et mes efforts à gérer l’enquête récemment annoncée à mon encontre par les forces de l’ordre de notre pays», a déclaré Mme Mapisa-Nqakula dans un communiqué.

La responsable sud-africaine devrait faire face à 12 chefs d’accusation de corruption et de blanchiment d’argent impliquant 239.000 dollars (4,5 millions de rands) remontant à l’époque où elle était ministre de la Défense.

Après une descente de la police à son domicile de Johannesburg le mois dernier, on s’attendait à ce qu’elle se rende à la police, mais elle a refusé de le faire avant que l’État ne remette le dossier d’accusation à ses avocats.

«Ma démission ne constitue en aucun cas une indication ou un aveu de culpabilité concernant les allégations portées contre moi», a-t-elle signalé, notant qu’elle a pris cette décision pour défendre l’intégrité et le caractère sacré du Parlement.

«Compte tenu de la gravité des allégations très médiatisées portées contre moi, je ne peux pas continuer à assumer ce rôle», a-t-elle poursuivi.

Mme Mapisa-Nqakula avait accusé l’Autorité nationale des poursuites pénales (NPA) d’avoir utilisé des tactiques d’apartheid contre elle et d’avoir divulgué des informations sur son cas, la soumettant ainsi à un procès médiatique.

La présidente du Parlement devait faire face à une motion de censure. La vice-présidente de l’institution législative, Lechesa Tsenoli, a accédé à une demande du chef de file de l’Alliance démocratique (DA-opposition), Siviwe Gwarube, proposant la destitution de Mme Mapisa-Nqakula de son poste au Parlement.

M. Gwarube a cité diverses allégations de conduite inappropriée dans la motion, qui a été soumise la semaine dernière aux termes de l’article 54(2) de la Constitution.

Les accusations portées contre la présidente du Parlement sud-africain auraient été formulées dans une déclaration sous serment soumise à la Direction des enquêtes par Nombasa Ntsondwa-Ndhlovu, le propriétaire de la compagnie «Umkhombe Marine».

Ntsondwa-Ndhlovu avait révélé dans son affidavit qu’elle avait donné des liasses d’argent à Mapisa-Mqakula à 10 reprises entre novembre 2016 et juillet 2019. L’entreprise de fret et de logistique aurait obtenu, en contrepartie, 210 millions de rands des appels d’offres des Forces de défense sud-africaines (SANDF) en 2019.