Nations Unies (New York)- Les Nations Unies ont réclamé, lundi, le retour des femmes afghanes dans l’humanitaire, jugeant leur rôle central et essentiel dans ce secteur.

Lors d’une conférence de presse à New York, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a indiqué que les talibans ont assuré, à l’occasion de la visite d’une délégation onusienne à Kaboul la semaine dernière, que de nouvelles directives pourraient réautoriser prochainement le travail des femmes dans l’humanitaire.

Durant cette visite de quatre jours, M. Griffiths a dit avoir rencontré des partenaires humanitaires présents dans le pays, mais surtout les autorités de facto pour discuter de la récente exclusion des femmes des opérations humanitaires en Afghanistan.

Il s’est ainsi entretenu avec neuf personnalités du gouvernement, dont les ministres des Affaires étrangères, de l’Economie, de l’Intérieur et deux Premier ministres adjoints.

Rappelant que le ministre afghan de la Santé publique avait déjà, au lendemain des décrets du 24 décembre, accordé des exceptions à l’exclusion des femmes du secteur de la santé et de l’éducation, le responsable onusien dit s’être appuyé sur ces précédents pour exprimer son opposition à ce bannissement des femmes du secteur humanitaire et demander de nouvelles exceptions.

Il a déclaré à la presse que durant toutes ces rencontres, les responsables afghans lui avaient assuré que “des directives étaient en préparation qui permettraient leur retour en fonction dans l’humanitaire”.

“Attendons de voir si ces directives voient le jour, et si elles sont bénéfiques. Attendons de voir quelle place elles donnent au travail des femmes dans les opérations humanitaires”, a-t-il dit, ajoutant que l’ONU a “clairement fait passer le message que les femmes ont un rôle central et essentiel dans le secteur humanitaire, en plus des droits qui leurs reviennent et qu’il nous faut les voir revenir au travail”.

Les autorités talibanes avaient ordonné aux ONG locales et étrangères de ne plus travailler avec des femmes après “des plaintes sérieuses” concernant leur façon de s’habiller, quatre jours après une interdiction d’étudier à l’université décrétée pour les mêmes raisons.

Cette annonce était intervenue quelques jours seulement après la décision du gouvernement taliban d’interdire aux femmes afghanes de suivre des cours dans les universités publiques et privées du pays pour une durée indéterminée.