Nations Unies (New York)- Les Nations Unies ont appelé, vendredi, les talibans à annuler les restrictions imposées récemment aux droits des femmes en Afghanistan.
Dans un communiqué, l’organisation internationale indique qu’une délégation de haut niveau conduite par la vice-secrétaire générale, Amina Mohammed s’est rendue dans la capitale afghane où elle a appelé les talibans à faire marche arrière sur les récents décrets limitant les droits des femmes et des filles.
Lors de réunions avec les autorités de facto à Kaboul et à Kandahar, la délégation a exprimé son inquiétude quant au récent décret interdisant aux femmes de travailler pour des organisations non gouvernementales nationales et internationales, a indiqué le communiqué, soulignant que cette décision sape le travail de nombreuses organisations qui aident des millions d’Afghans vulnérables.
“Ces restrictions confinent les femmes et les filles afghanes dans leurs propres maisons, violant leurs droits et privant les communautés de leurs services”, a indiqué la vice-secrétaire générale de l’ONU, citée dans le communiqué.
Avant d’arriver en Afghanistan, la délégation onusienne a effectué, selon le porte-parole, une série de “consultations de haut niveau” dans plusieurs pays dans la région, dans le Golfe, en Asie et en Europe pour discuter de “la protection des droits des femmes et des filles, de la coexistence pacifique et du développement durable”.
Cette visite intervient alors qu’une ancienne députée afghane a été abattue à son domicile à Kaboul il y a quelques jours. Une mort qui a “choqué” Antonio Guterres, selon un de ses porte-parole.
La semaine dernière devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres avait dénoncé les “attaques systémiques sans précédent contre les femmes et les filles” afghanes, qui créent un “apartheid basé sur le genre”.
Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont imposé des restrictions aux femmes afghanes, les écartant des emplois publics, leur interdisant de fréquenter les écoles secondaires et les universités, ou encore de se rendre dans les parcs.
Fin décembre, ils ont également annoncé l’interdiction pour les ONG de travailler avec des femmes afghanes, conduisant plusieurs organisations à suspendre leurs activités. Au moins trois d’entre elles ont toutefois repris partiellement leur activité après avoir reçu l’assurance des autorités talibanes que les femmes pouvaient continuer à travailler dans le secteur de la santé.