Salé- Une rencontre de clôture de la 20è Campagne nationale de sensibilisation pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, initiée du 25 novembre au 20 décembre par le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, a été organisée mardi à Salé.
Placée sous le thème “Tous pour un espace numérique responsable et sécurisé pour les femmes et les filles”, cette campagne nationale a été organisée avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP-Maroc) et en coopération avec les composantes du pôle social (l’Entraide nationale, l’Agence de développement social et l’Institut national de l’action sociale), dans le cadre de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
S’exprimant à cette occasion, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a mis en avant la réussite de cette campagne nationale, ajoutant que son organisation confirme l’engagement constant du ministère, aux côtés de ses partenaires, en faveur des initiatives et programmes visant la lutte contre la violence contre les femmes et les filles.
Elle a expliqué que le ciblage de l’espace numérique, de la catégorie des jeunes et des nouvelles formes de violences permettra de mieux traiter ce phénomène, eu égard à l’importance de l’éducation sociale dans la consécration des valeurs de l’égalité des genres.
Après avoir rappelé que la lutte contre la violence contre les femmes et les filles constitue l’un des chantiers prioritaires sur lesquels repose la nouvelle stratégie du ministère “Jisr” pour un développement social global, innovant et durable, Mme Hayar a indiqué que la mobilisation suscitée par cette campagne a eu pour effet, cette année, l’organisation de plus de 370 activités dans les différentes régions du Royaume, en coopération avec l’Entraide nationale, l’Agence de développement social et l’Institut national de l’action sociale, qui ont connu la participation de plus de 27.435 participant (e)s, dont 5.691 hommes et garçons et 21.744 femmes et filles.
Il a été également procédé au lancement d’une campagne numérique ayant concerné toutes les plates-formes de communication, avec la participation d’influenceurs ayant adhéré à cette campagne de sensibilisation, a-t-elle fait savoir, notant que cette campagne a touché 1,5 million de personnes parmi les utilisateurs des réseaux sociaux, alors que le spot de sensibilisation a été visionné par près d’un million de personnes, avec l’interaction de plus de 70.500 pour la période allant du 25 novembre au 20 décembre.
Le ministère a aussi supervisé la signature de 82 conventions de partenariat entre l’Entraide nationale et les associations oeuvrant dans le domaine de la lutte contre la violence en vue de la gestion des établissements dédiés à l’hébergement des femmes et filles victimes de violences et ce, dans le cadre de la mise en œuvre des engagements de la “Déclaration de Marrakech 2020” pour l’élimination des violences faites aux femmes, notamment le premier engagement qui consiste en la mise à disposition de 82 centres d’accueil et d’hébergement des femmes victimes de violences, outre la convention-cadre entre le ministère et l’Entraide nationale relative à la gestion et à la création d’espaces multidisciplinaires pour les femmes, a poursuivi Mme Hayar.
Pour la ministre, ces efforts ont permis la création et la mise à niveau d’au moins un Centre dans chaque province et préfecture, qui propose une panoplie de services, dont la prise en charge et l’hébergement des femmes victimes de violences, soulignant que ces Centres sont un maillon très important et essentiel dans la chaîne de prise en charge des femmes victimes de violences.
De son côté, la représentante du FNUAP au Maroc, Amal El Idrissi, a relevé que le Droit international des Droits de l’Homme est en phase avec les objectifs du développement durable, précisant que l’objectif 5 vise à réaliser l’égalité des sexes et à favoriser l’autonomie de toutes les femmes et filles.
Elle a ajouté que le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes avait confirmé, dans sa 34è recommandation générale de 2016 concernant les droits des femmes rurales, que les technologies de l’information et de la communication jouent un rôle important dans la consécration des droits humains des femmes.
Pour sa part, la coordinatrice générale de la Déclaration de Marrakech pour la lutte contre les violences faites aux femmes, Amina Oufroukhi, a souligné la mise en œuvre des dispositions du protocole territorial de prise en charge des femmes victimes de violences issu de ladite Déclaration, qui vise à améliorer les services offerts aux femmes en général, avec la prise en compte de leur situation et la satisfaction de leurs besoins.
Elle a relevé l’impossibilité de l’application des dispositions légales protectrices si les actes de violence ne sont pas notifiés aux acteurs et responsables chargés de l’application de la loi, rappelant l’importance de la formation au sujet de la cyber-violence pour renforcer les capacités de l’ensemble des intervenants impliqués dans le traitement de ce genre d’affaires.
Mme Oufroukhi a, d’autre part, insisté sur l’importance de la collecte des informations et des données statistiques sur les cybercrimes, ainsi que des politiques devant être menées pour la lutte contre ces crimes, estimant que la violence numérique fait partie des nouvelles formes de criminalité qui menacent la dignité des femmes.
Cette rencontre de clôture a été marquée par la présentation des recommandations issues de la 20è Campagne nationale de sensibilisation pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, dont la diffusion à large échelle de la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes au sein du milieu scolaire, l’appel des organisations de la société civile à généraliser l’expérience des audiences spéciales pour examiner les cas de violences faites aux femmes aux tribunaux et la création de cellules d’écoute et d’orientation pour filles violentées au sein des établissements scolaires.