Marrakech – La ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aouatif Hayar, a mis en relief mercredi, à Marrakech, l’expérience pionnière du Maroc au niveau international dans le domaine de la budgétisation sensible au genre.

Intervenant à la conférence régionale dédiée à la Budgétisation Sensible au Genre, organisée par le ministère de l’Economie et des Finances en partenariat avec ONU-Femmes, l’Agence Française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE), sous le thème “la Budgétisation Sensible au Genre: Les Finances Publiques comme moteur du changement pour l’égalité”, Mme Hayar a relevé que la budgétisation sensible au genre social représente l’une des grandes réalisations au Royaume au cours des vingt dernières années.

Dans ce contexte, elle a tenu à rappeler les principales étapes parcourues par ce chantier depuis son lancement en 2002, ayant abouti à la mise en place de  plusieurs mécanismes et guides de références visant à accompagner les secteurs gouvernementaux en matière d’intégration du genre au niveau des budgets sectoriels, indiquant qu’un Rapport sur le budget axé sur les Résultats a été élaboré depuis 2005 dans le but d’accompagner annuellement le Projet de Loi de Finances.

Ce rapport constitue un mécanisme d’évaluation des politiques publiques à la lumière des différents besoins des populations ciblées, dans le but de consacrer une nouvelle méthodologie basée sur l’analyse des politiques publiques du point de vue des droits de l’homme, a-t-elle expliqué.

“La budgétisation sensible au genre représente un mécanisme important adopté lors de l’élaboration des politiques publiques et un outil essentiel pour la réalisation de la justice et l’équité dans les finances publiques”, a-t-elle ajouté, relevant que ce dispositif permet aussi de prendre en compte les besoins des femmes et des hommes, et de répondre aux besoins futurs des membres de la société.

“Le Ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille a été l’un des premiers secteurs gouvernementaux à avoir adhérer dans ce processus, en tant qu’autorité gouvernementale chargée de coordonner les politiques publiques et les programmes gouvernementaux dans le domaine de l’égalité”, a-t-elle affirmé, soulignant que l’adoption de la budgétisation sensible au genre est de nature à définir les besoins des femmes et des hommes lors de l’élaboration, l’exécution et l’évaluation des politiques publiques et garantir l’équité, l’efficacité et l’harmonie de ces politiques à travers une meilleure distribution des ressources financières et l’amélioration de leurs conditions de vie sur la base d’une analyse profonde des indicateurs chiffrés de la budgétisation soit au niveau des ressources ou des dépenses.

Pour une bonne mise en œuvre du chantier de la budgétisation sensible au genre, Mme Hayar a mis l’accent sur le renforcement des mécanismes de coopération et de partenariat entre les secteurs public et privé, citant à cet égard la loi réglementaire 130.30, qui donne un caractère institutionnel à la dimension genre social dans les pratiques relatives à la planification, la programmation, le suivi et l’évaluation des politiques publiques, notamment l’article 39 qui appelle à la prise en compte de l’aspect genre lors de la programmation des budgets des différents ministères et lors des phases de suivi et d’évaluation.

Organisée durant deux jours, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la préparation aux Assemblées générales de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) en octobre prochain.

Cette rencontre, qui connait la participation de ministres, haut responsables de l’administration publique, des organisations et experts internationaux, vise à mettre en exergue les différents volets relatifs à la budgétisation sensible au genre, qui représente un dispositif essentiel pour garantir l’équité, l’efficience et l’harmonie des politiques publiques, et à intégrer cette approche dans le processus d’élaboration et d’exécution du budget en tant que partie intégrante des réalisations et réformes entreprises par le royaume durant les dernières années.

Cette rencontre vise aussi à mettre en avant la valeur ajoutée de la nouvelle loi réglementaire des finances élaborée dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la constitution, qui accorde une grande importance à l’approche genre social et appelle tous les secteurs gouvernementaux et parties concernées à adopter les réformes nécessaires pour une bonne intégration de la budgétisation sensible au genre social.