Marrakech- Les participants à une rencontre internationale axée sur “l’approche genre et le système juridique : Lecture dans la législation marocaine et comparée”, ont plaidé samedi à Marrakech, en faveur d’une meilleure coordination entre la politique pénale et les différentes politiques publiques afin de renforcer la protection pénale de la femme.

Les participants à cette rencontre scientifique, de deux jours, dont les travaux ont été sanctionnés par l’adoption d’une batterie de recommandations, se sont prononcés aussi pour l’adoption des peines alternatives et la prise en considération de l’approche genre dans la gestion des peines privatives de liberté.

Dans la foulée, ils ont estimé important de favoriser et promouvoir la sensibilisation juridique dans les volets relatifs aux stratégies d’élimination de la violence à l’égard des femmes, dont la préservation de la vie privée des femmes participant aux émissions médiatiques notamment, les victimes de violence, la mise en relation entre la violence basée sur le genre social et le contexte sociétal général, et l’adoption du référentiel juridique et de la culture des droits de l’Homme dans le traitement des phénomènes de violence basée sur le genre.

Il s’agit, en outre, de sensibiliser sur la violence basée sur le genre et son impact sur le développement durable et la participation sociétale, de faire connaitre les problématiques engendrées par l’application des lois et des politiques pénales relatives aux crimes de violence contre les femmes, et d’identifier les difficultés qui se dressent devant les efforts menés en vue d’éradiquer la violence contre les femmes, tout en oeuvrant à rechercher des mécanismes de nature à les surmonter.

Au rang des recommandations adoptées figure également la nécessité de revoir le système des salaires pour garantir une justice salariale, d’instaurer des règles visant la protection du principe de l’égalité dans les salaires entre homme-femme, et de généraliser le système du quota au sein des sociétés par actions et dans les syndicats comme au niveau des secteurs privé et public.

De même, les participants ont appelé à présenter les multiples avantages importants pour l’accès aux appels d’offre des entreprises féminines et à veiller à adopter un horaire de travail flexible prenant en considération les différentes responsabilités des femmes.

Initiée par le Centre Marocain de la Professeure universitaire pour la Recherche en genre et développement et la Fondation allemande Hanns Seidel, cette rencontre vise à enrichir le débat et s’ouvrir sur d’autres expériences et législations comparées, s’informer sur le processus d’évolution de cette question, et à prendre connaissance des mécanismes législatifs et institutionnels internationaux de nature à contribuer à l’autonomisation effective des femmes.

La rencontre a été l’occasion pour débattre des défis et entraves à la mise en œuvre effective des dispositions de la législation nationale et internationale dans le domaine de l’approche genre, sans omettre de mettre en relief les acquis engrangés dans ce domaine.

Ayant rassemblé une brochette d’enseignants chercheurs, académiciens et experts issus de plusieurs pays, dont l’Egypte, la Mauritanie, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Suisse, la France, en plus du Maroc, cette conférence a été axée sur des thématiques majeures à savoir : “l’approche genre dans le Code du travail et le Statut Général de la fonction publique”, “l’approche genre dans la Modawana et le code de nationalité”, et “l’approche genre dans la législation pénale” et “l’approche genre et les droit des affaires”.