Rabat- Une conférence-débat en ligne sous le thème “quelle place et quels challenges pour les femmes dans le jazz en Afrique ?” a été organisée, vendredi, par la structure culturelle Anya et l’UNESCO, avec la participation d’un parterre d’ experts et d’artistes africains.

Cette rencontre virtuelle, initiée à l’occasion de la Journée internationale du Jazz 2022, a permis aux participants de faire la lumière sur les réalisations accomplies par les femmes africaines dans le jazz et les obstacles auxquels elles sont confrontées sur le chemin de leurs carrières respectives.

Les différents intervenants, dont des artistes africaines, ont souligné la nécessité d’œuvrer pour que ces femmes trouvent une meilleure place dans ce domaine artistique, déplorant au passage une certaine “catégorisation” des métiers musicaux qui impactent aussi bien les femmes que les hommes.

Ils ont mis l’accent sur l’impératif de donner à ces femmes artistes une place de choix dans le domaine du Jazz en Afrique, insistant sur la nécessité de mettre en place des formations de capacitation afin de leur permettre de faire partie de groupes musicaux en tant qu’instrumentalistes.

A cet égard, ils ont évoqué l’importance de former ces femmes aux instruments utilisés dans la musique du Jazz, rappelant qu’il était mal vu, il y a des années, que la femme fasse de la musique, alors que la plupart des parents encouragent aujourd’hui leurs progénitures à pratiquer cet art. Ils ont estimé, dans ce sens, que l’avenir musical sera plus féminin.

Revenant sur les problèmes auxquels sont confrontées les femmes pour accéder au domaine de la musique en Afrique en général, et au Jazz en particulier, ils ont souligné l’importance du rôle que peut jouer l’UNESCO pour la promotion de cette musique libre en Afrique, notamment à travers l’octroi de subventions pour l’organisation de tournées aux fins de connaître davantage ce genre musical dans les quatre coins du Continent.

Ils ont aussi appelé à la création de prix dédiés spécialement au Jazz en Afrique, pour susciter des vocations chez les enfants et les jeunes, ainsi que pour l’octroi de subventions afin d’encourager la formation à cette musique.

Les intervenants ont, en outre, plaidé pour la création de festivals dans les pays africains pour porter la parole des femmes via le jazz et renforcer ainsi la présence des femmes dans le domaine de la musique.

Ils ont, par ailleurs, préconisé la création d’établissements de formation au Jazz, tout en veillant à réunir les conditions favorables à l’épanouissement des artistes africaines passionnées par ce genre musical authentique.

La célébration de la Journée internationale du Jazz (2022) met l’accent sur l’action à mener dans le monde de la culture en faveur de l’inclusivité et l’épanouissement de la femme artiste africaine, nécessaires pour le développement durable des territoires et des pays africains.

Outre cette conférence-débat, la célébration de cette journée sera marquée par un concert “Jazz Women Africa” qui, regroupant 7 musiciennes de jazz issues de cinq pays africains, aura lieu samedi à 19h00 (GMT).