Béni Mellal- L’effectivité de la protection des femmes victimes de cyberviolence a été le thème d’une journée d’étude organisée, jeudi à Beni Mellal, par la Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) de Béni Mellal-Khénifra.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale lancée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) avec pour objectif d’encourager les femmes violentées à recourir à la justice pour favoriser le respect du principe de lutte contre l’impunité.

Le président de la CRDH de Béni Mellal-Khénifra Ahmed Taoufik Zainabi a souligné que le débat autour de ce sujet a été choisi pour deux raisons, à savoir, la recrudescence du phénomène de la cyberviolence sous toutes ses manifestations (harcèlement, insultes, harcèlement sexuel, menaces, diffamation, vol d’informations et de photos personnelles…) d’une part, et la multiplication des réseaux sociaux favorisant son extension.

La deuxième raison du choix de ce thème renseigne sur la difficulté à réparer les dommages des victimes de la cyberviolence basée sur le genre pour des raisons multiples, procédurales et culturelles qui empêchent de signaler ou de repousser la plainte, ce qui permet à de nombreux auteurs d’échapper à la peine.

De leur coté, un certain nombre d’experts et d’acteurs de la société civile ont fait savoir au cours de cette journée d’étude que ce phénomène croissant de la violence électronique a émergé de manière remarquable ces dernières années, suscitant les débats sur l’effectivité de la protection des femmes et tirant la sonnette d’alarme contre ce phénomène.

Ils ont passé en revue les efforts colossaux consentis par le Maroc aux niveaux législatif, judiciaire et juridique pour lutter contre le phénomène de la violence à l’égard des femmes en général et de la violence électronique en particulier, se référant à cet égard à la loi n° 103.13 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, et les différents mécanismes connexes relatifs à sa mise en oeuvre.

Et d’ajouter que seule une approche globale et intégrée est à même de favoriser une protection effective dans laquelle convergent plusieurs dimensions législatives et juridiques en prenant en compte d’autres dimensions culturelles, sociales, éducatives, médiatiques et civiles, afin de promouvoir une culture des droits de l’Homme, protégeant les femmes, garantissant la réparation des dommages, et surtout favorisant la lutte contre l’impunité.