Marrakech – La réalisation de l’égalité hommes-femmes dans le secteur de la justice demeure l’un des grands défis à relever aujourd’hui, a souligné jeudi, à Marrakech, le procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du Ministère public, El Hassan Daki.

Le renforcement de la représentativité de la femme dans le domaine judiciaire revêt une importance capitale en raison de son lien avec des questions se rapportant au genre et la protection des catégories, a relevé M. Daki, lors du 16è Congrès de l’Association Internationale des Femmes Juges (AIFJ), tenu sous le thème “Les femmes juges : Réalisations et Défis”.

La présence des femmes dans le secteur judiciaire constitue aussi une source d’inspiration pour les générations montantes de femmes magistrats en vue de les inciter à libérer leur plein potentiel et réaliser leurs rôles pionniers dans le domaine de la justice, le but étant la protection des droits et libertés et la consécration du principe de l’égalité devant la loi et la garantie de l’indépendance du pouvoir judiciaire, a-t-il ajouté.

“La femme marocaine a été pionnière dans le monde arabe au niveau de l’accès à la profession de femme juge, étant donné que la première femme juge a été nommée dans ce poste quelques années seulement après le recouvrement de l’indépendance, et depuis cette date, elle n’a cessé de cumuler plusieurs expériences pionnières qui lui ont permis d’occuper des postes éminentes dans le secteur de la justice”, a-t-il expliqué, notant que ces réalisations ont contribué à lever les stéréotypes, qui empêchaient les femmes de libérer leur potentiel et d’accéder à l’enseignement et au marché de l’emploi.

Le secteur de la justice au Maroc se caractérise par la croissance permanente de la représentativité des femmes juges, dont le nombre s’élève à 1.093, ce qui représente 26% du tiers de l’ensemble des juges, exerçant leurs missions judiciaires dans les différentes catégories et niveaux (Parquet général, tribunaux de première instance, Cour d’appel, Cour de cassation), a-t-il insisté.

Les recommandations émanant de ce congrès sont de nature à renforcer le processus d’autonomisation des femmes juges dans les différents pays, et seront un levier pour surmonter tous les défis relatifs aux garanties liées aux droits et libertés de l’homme et la consécration du principe de l’égalité devant la Loi et la contribution à la facilitation de l’accès à la justice, a-t-il conclu.

Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et organisé en partenariat avec le ministère de la Justice, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, et la Présidence du Ministère Public, le 16è congrès de l’Association Internationale des Femmes Juges (AIFJ) connait la participation de plus de 1.200 femmes juges issus des quatre coins du monde.

Cette rencontre de quatre jours est l’occasion de prendre part aux différentes séances programmées pour débattre de 9 thématiques arrêtées pour cette nouvelle édition et d’assister aux différentes réunions et élections régionales prévues dans le cadre de ce conclave.

Lors de cette rencontre, les femmes juges débattent de moult questions se rapportant notamment à “la célébration du succès”, “l’autonomisation des femmes juges”, “l’AIFJ”, “vers une justice plus globale”, “les tribunaux adoptant la compréhension de l’impact du choc et de la violence basée sur le genre social”, “la traite humaine”, “l’immigration et la diversité judiciaire” et “nouveautés de la justice pénale”.