Rabat – Le digital constitue une véritable opportunité d’autonomisation et d’insertion des femmes dans la vie économique, a affirmé, mardi à Rabat, l’ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Maroc, Patricia Llombart Cussac.
“Le digital constitue une véritable opportunité d’autonomisation et d’insertion des femmes dans la vie économique, et c’est aussi un défi auquel sont confrontées les entreprises”, a indiqué Mme Llombart Cussac, qui s’exprimait lors d’une conférence sous le thème “l’autonomisation économique des femmes et le digital”, organisée par l’UE au Maroc, Bank Al-Maghrib (BAM) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), en collaboration avec le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille.
Elle a, dans ce sens, relevé que l’UE est convaincue que les technologies et la numérisation peuvent changer la donne en termes d’accélération de l’égalité des genres et d’œuvrer en faveur d’une participation pleine, égale et significative des femmes, dans tous les domaines et à tous les niveaux de la vie publique et politique.
L’autonomisation économique des femmes est avant tout une question de réalisation des droits des femmes, une obligation morale, mais aussi une opportunité à saisir en termes de bénéfices économiques, a-t-elle dit, notant que les inégalités ont un coût économique majeur, car elles pèsent sur la croissance et le développement social.
De son côté, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a souligné que le Maroc n’a ménagé aucun effort pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes, notamment à travers le renforcement des initiatives économiques, un des piliers du développement humain.
Et de rappeler dans ce sillage que le Royaume a mis en place de nombreux programmes et stratégies en vue de promouvoir l’égalité et d’œuvrer pour en faire une condition du développement économique souhaité, dans tous les domaines et ce, à travers divers mécanismes et approches.
En outre, eu égard l’importance de l’autonomisation économique des femmes, le programme gouvernemental 2021-2026 a octroyé une place importante à la question de la femme, notamment en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes dans différents domaines, dans le but de réduire les disparités socio-spatiales, d’atteindre l’égalité et de faire passer le taux d’activité des femmes de 20% à 30% d’ici 2026, a ajouté Mme. Hayar.
Par ailleurs, la ministre a souligné que la maîtrise par les femmes des technologies de l’information et l’accès à internet sont devenus, désormais, une nécessité.
Pour sa part, le Directeur Général de BAM, Abderrahim Bouazza, a relevé que la digitalisation de l’économie présente des opportunités qu’il faut saisir pour accélérer l’insertion économique des femmes, notant que, les compétences et les outils numériques seraient de plus en plus nécessaires pour accéder à certains services, tels que ceux liés à la santé, l’éducation et aux activités financières et commerciales.
De même, selon les données publiées par l’Agence nationale de réglementation des Télécommunications en 2021, le niveau de l’usage des smartphones, d’internet et des réseaux sociaux est très élevé aussi bien pour les femmes que pour les hommes et présente des écarts minimes entre les deux sexes, a-t-il dit.
M. Bouazza a, en outre, affirmé que l’un des piliers de l’autonomisation des femmes est l’inclusion financière, laquelle fait partie du mandat de BAM suite à la réforme en 2019 de la loi régissant les activités de la Banque centrale, relevant que “si les mesures prises au plan digital sont importantes pour dépasser les contraintes d’inclusion financière des femmes, elles resteraient cependant insuffisantes si elles ne seront pas accompagnées par des actions d’éducation financière.
Cette conférence s’inscrit dans le droit fil de l’action des institutions organisatrices visant à promouvoir l’insertion et l’autonomisation économique des femmes. Lors du premier panel, les discussions ont mis en lumière tous les efforts déployés pour le renforcement du rôle économique des femmes et les initiatives portées par les secteurs public et privé, à travers un partage d’expériences et de témoignages de femmes œuvrant essentiellement en faveur de l’inclusion économique et financière.
Le deuxième panel de la conférence a, quant à lui, mis l’accent sur la digitalisation des entreprises dirigées par des femmes, en particulier les petites et moyennes entreprises qui, pour rester compétitives, n’ont d’autre choix que d’opérer une transition numérique rapide.