Rabat- En 2019, quelque 13,8% des femmes marocaines âgées de 15 à 74 ans ont été victimes de violence électronique, avec quelque 35,7% parmi les élèves et les étudiantes, selon une enquête nationale du Haut Commissariat au Plan (OCP).
Mme Salma Tazi, qui est à la tête de la direction de la Femme au ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, décrypte dans un entretien accordée à la MAP, à l’occasion de la Journée mondiale des droits de la femme, les diverses formes de cette cyberviolence, ainsi que les voies de recours et de prise en charge pour les victimes.
Les formes de la violence numérique :
La cyberviolence prend des formes multiples et variées, notamment le fait de recevoir sur le téléphone ou sur les réseaux sociaux des messages, des emails ou des appels répétitifs visant à déranger la victime, l’effrayer ou la menacer de publier ses photos intimes ou recevoir des messages privés à caractère sexuel (photos, invitations, commentaires, etc)
La cyberviolence peut être du sexting, le happy slapping, le flaming, l’outing, l’ostracisme, le dénigrement ou l’usurpation d’identité
Que faire lorsque l’on est victime de cyberviolence ?
Des cellules pour la prise en charge des femmes victimes de violences ont été mises en place au sein des tribunaux de première instance et des cours d’appel ainsi qu’aux sein des services centraux et déconcentrés des départements chargés de la Justice, de la Santé, de la Jeunesse et de la Femme, de même que de la Direction générale de la Sûreté nationale et du Haut commandement de la Gendarmerie Royale. Ces cellules assument les missions d’accueil, d’écoute, de soutien, d’orientation et d’accompagnement au profit des femmes victimes de violences.
Le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille continue également de mettre en œuvre ses engagements contenus dans la “Déclaration de Marrakech” 2020 pour l’élimination des violences faites aux femmes, signée sous la présidence de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, à travers l’opérationnalisation des 83 établissements Multifonctionnels pour les Femmes (EMF), qui ont un rôle indispensable dans le processus de prise en charge des femmes et des filles victimes de violence.
De plus, la Cellule centrale de prise en charge des femmes victimes de violence relevant du ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, joue un rôle important en matière de consolidation de la chaîne de prise en charge des femmes et des filles victimes de violence.
La plate-forme d’écoute “Koulouna-Maak”, qui a pour objectif le soutien et l’orientation des Femmes Victimes de Violence et promouvoir leurs droits à la protection et l’accompagnement contre toute violation. Cette plate-forme a été lancée le 29 janvier 2020, par l’Union Nationale des Femmes du Maroc (UNFM) en partenariat avec le ministère et un ensemble d’acteurs institutionnels. Il s’agit d’une plateforme accessible 24h/7 via une ligne téléphonique directe (8350) et une application téléchargeable gratuitement sur les Smartphones.
Le signalement se fait également par les plateformes suivantes :
– Plainte électronique à la présidence du Ministère public via l’adresse : [email protected];
– Helpline 19 de la Direction Générale de la Sûreté Nationale;
– La plateforme “Appel d’urgence 177” de la Gendarmerie Royale:
– Réseau de centres d’écoute et d’orientation juridique pour les femmes victimes de violence;
– Réseau des Cellules institutionnelles.