Par : Samir LOTFY
Chichaoua – Sereine, persévérante et très dynamique, Khaoula Elaamraoui est l’illustration éloquente de cette jeune kinésithérapeute combien engagée à mettre tout son “savoir-faire” et son expertise, au service des patients issus des zones reculées comme ceux de la ville de Chichaoua, en leur épargnant, désormais, l’effort de se déplacer et de supporter des charges supplémentaires pour suivre leurs séances de traitement.
Soucieuse de la valorisation de son métier et de l’instauration d’une véritable culture dans ce domaine, notamment, chez les personnes vulnérables qui se contentent le plus souvent, dans leur processus de rétablissement, de consultations médicales en négligeant, par méconnaissance ou faute de moyens financiers, le suivi et l’accompagnement en kiné, Mme Elaamraoui n’hésite guère à faire part de son ambition de contribuer à changer les mentalités et à vulgariser et communiquer davantage autour des bienfaits de la kinésithérapie et son rôle majeur en tant qu’outil d’accompagnement parfois indispensable pour la guérison totale des patients.
Cette ambition qui l’anime, jour après autre, conjuguée à son amour pour la ville de Chichaoua, ont poussée cette mère de famille, dès 2018 à quitter Marrakech où, elle a exercé sa profession dans nombre de cliniques et établissements de santé publics et privés, pour s’installer définitivement à Chichaoua et monter son cabinet de kiné, grâce à l’accompagnement de la Fondation de Recherche, de Développement et d’Innovation en Sciences et Ingénierie (FRDISI) et au financement de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH).
Après un baccalauréat en poche en 2012, en option “Sciences de la vie et de la terre”, et un Diplôme de Technicien Spécialisé en kinésithérapie, Mme Elaamraoui a effectué plusieurs stages dans des centres de kinésithérapie comme au sein du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Mohammed VI de la Cité ocre, notamment dans les services de “Rééducation”, “Traumatologie”, “Neurologie, Neurochirurgie”, “Cardiologie” et “Réanimation et Déchoquage”.
Parallèlement, elle a bénéficié de stages à l’hôpital Ibn Zohr à Marrakech, notamment dans les services de “rééducation pédiatrique”, “chirurgie infantile”, et “pneumologie” ou encore au centre de rééducation physique et d’appareillage orthopédique (service de rhumatologie). Un parcours reluisant qui lui a permis de maitriser les techniques du métier, d’acquérir une large expérience et de profondes connaissances dans le domaine, et d’être proche et à l’écoute de ses patients, prête en permanence à les aider et à les soutenir.
“Après avoir décroché mon baccalauréat, et un diplôme en kinésithérapie, j’ai travaillé plusieurs années à Marrakech dans des cliniques privées, comme dans des établissements publics de santé, ou encore en allant prodiguer des soins aux patients à domicile, avant que je décide de m’installer à Chichaoua pour y créer mon Cabinet”, a confié Mme Elaamraoui à M24, la chaine télévisée de l’information en continu de la MAP, faisant part de sa passion aussi pour l’action associative puisqu’elle a occupé dès 2018, pour une année, le poste de directrice du centre des personnes en situation de vulnérabilité relevant de l’Association “Ananouat” pour la femme et l’enfant, puis en tant que formatrice d’aides-kinés.
Et de poursuivre que grâce au lancement d’un appel à projets, financés par l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), elle a eu l’idée de monter son propre projet (cabinet de kinésithérapie) à Chichaoua. Une véritable opportunité, pour elle, de réaliser enfin son autonomie financière.
“J’ai procédé dans un premier temps, à la création de ma propre société avant que le tout ne soit suspendu, C0VID-19 l’oblige. Et ce n’est qu’après l’allégement des mesures anti-pandémie, que j’ai pu bénéficier de formations assurées par la FRDISI”, a-t-elle précisé, se félicitant de voir son projet faire l’objet de financement par l’Initiative, à travers l’acquisition des équipements de kiné.
Dans la foulée, Mme Elaamraoui s’est félicitée du succès de son projet, eu égard à l’engouement qu’il rencontre en raison du nombre très limité de kinésithérapeutes opérant sur l’ensemble du territoire de la province. “Mon ambition est de voir mon projet servir non seulement les patients issus de la ville de Chichaoua, mais aussi ceux des zones reculées et lointaines”, a-t-elle enchainé.
“Mon idée au départ, c’était de pouvoir bénéficier du financement de l’INDH et de créer une clinique de kinésithérapie mobile qui aura pour mission de sillonner les différentes zones de la province, mais étant donné des difficultés d’ordre juridique, j’ai décidé de créer mon cabinet de kiné d’abord à Chichaoua, puis d’envisager la domiciliation en allant, par la suite, chez les patients installés dans les zones lointaines et enclavées.
Il existe nombre de personnes issues de zones reculées ou montagneuses qui ont besoin d’un suivi en kiné, mais qui se trouvent malheureusement dans l’impossibilité de suivre leurs séances de traitement, a déploré Mme Elaamraoui, réitérant sa disponibilité à se déplacer partout au niveau de la province de Chichaoua pour dispenser les soins nécessaires aux patients, en attendant de pouvoir réaliser son rêve, de disposer d’une unité mobile de kiné dotée de l’ensemble des équipements nécessaires.
Sur un autre registre, elle a mis en avant l’importance de la journée de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année. Une journée si chère à toutes les femmes, rappelant que Sa Majesté le Roi Mohammed VI ne cesse d’entourer la gent féminine de Sa Haute Sollicitude, à travers la promotion des droits des femmes, l’amélioration de leurs conditions sociales et économiques et leur épanouissement à tous les niveaux.
La preuve : Les femmes ont investi actuellement tous les domaines d’activité où elles ne cessent de faire montre d’épanouissement et d’excellence, s’est-elle réjouie, notant que l’INDH a beaucoup aidé les femmes “persévérantes” et “militantes”, celles qui cherchent à monter leurs projets, à s’ériger en actrices agissantes et actives, et à devenir plus autonomes financièrement.
Les projets réalisés dans le cadre de l’Initiative sont “excellents” et très bien pensés, et la province de Chichaoua compte beaucoup de femmes qui ont bénéficié de l’appui de ce chantier de Règne et de l’accompagnement de la FRIDISI, a-t-elle conclu.