Dakhla- La Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) de Dakhla-Oued Eddahab a organisé, récemment à Dakhla, une rencontre sur les moyens de lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Cette rencontre, qui a profité à plusieurs associations œuvrant dans le domaine de la protection des femmes et filles contre les violences, s’inscrit dans le cadre de la campagne de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, initiée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) du 25 novembre 2021 au 25 novembre 2022.
Elle vise à approfondir le débat sur l’efficacité des recours dans le domaine de la lutte contre les violences basées sur le genre, la lutte contre l’impunité et la mobilisation pour briser la culture du silence et de la non dénonciation, en interrogeant les systèmes juridiques et institutionnels, ainsi qu’en sensibilisant sur l’ampleur du phénomène avec les partenaires locaux.
A cette occasion, les participants ont mis l’accent sur le rôle des instances judiciaires dans le traitement des violences à l’égard des femmes et sur les obstacles liés à l’accès des femmes violentées à la justice, appelant à renforcer la protection et à mettre fin à toutes les formes de violence ou de discrimination dont elles pourraient faire l’objet.
Les intervenants ont également souligné la nécessité de renforcer les garanties liées à l’accès à la justice pour les femmes victimes de violences et au non impunité des auteurs de la violence, plaidant en faveur de l’unification des efforts des différents intervenants concernés pour l’amélioration de la prise en charge de cette catégorie.
S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre, la présidente de la CRDH, Maimouna Essayed, a indiqué que cette réunion s’articule autour des contraintes et difficultés rencontrées par les associations de la société civile pour la prise en charge et l’accompagnement des femmes et filles victimes de violences.
La CRDH a organisé trois rencontres sur la violence à l’égard des femmes et les facteurs entravant les victimes de dénoncer les actes de violence et d’introduire une action en justice, a précisé Mme Essayed.
Dans ce cadre, elle a indiqué que cette rencontre vise à évaluer les réalisations et à mettre en exergue les acquis mais aussi, à tenter d’identifier les dysfonctionnements dans ce domaine, afin de mieux faire face à la violence basée sur le genre.
En dépit des dispositions juridiques et législatives en vigueur, la persistance de ce phénomène démontre d’autres facteurs exogènes liés aux coutumes, traditions et à la culture, a-t-elle regretté.
De même, elle a fait savoir que la CRDH est en phase d’élaborer un rapport régional sur les violences faites aux femmes et aux filles, avec l’implication des acteurs de la société civile, notant qu’une étude de terrain menée par la CRDH portant sur un échantillon aléatoire de 100 femmes a été lancée dans la région, en vue d’établir un diagnostic sur la situation des violences faites aux femmes et aux filles et les facteurs de non recours à la notification.
Lors de cette rencontre, il a été procédé à la signature de deux conventions de partenariat et de coopération entre la CRDH et deux associations locales œuvrant dans le domaine de la protection des femmes et filles contre les violences, à savoir l’association “Zad Nasse” pour la femme et l’enfance, et l’Association “Taiba” pour les œuvres sociales, avec pour objectif de lutter contre les violences faites envers cette catégorie et de promouvoir la situation des droits des femmes.
A cette occasion, des exposés ont été présentés sur “l’importance de la notification et ses mécanismes dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles”, “les contraintes de plaidoirie dans les affaires liées la violence à l’égard des femmes et des filles” et “l’impact psychologique de la violence sur l’individu et la société”.
Ont pris part à cette rencontre des membres des cellules de prise en charge des femmes et filles victimes de violences et des acteurs de la société civile, ainsi que des représentants des associations œuvrant dans le domaine de la protection des femmes et filles contre les violences.