Johannesburg- La violence à l’égard des femmes et le féminicide constituent un problème “profondément enraciné” dans la société sud-africaine, a indiqué mardi le Président sud-africain Cyril Ramaphosa.
“Tout comme la violence sexiste est le problème de toute la société, il est de la responsabilité de tout le monde d’y mettre un terme”, a déclaré M. Ramaphosa dans sa newsletter hebdomadaire dédiée au viol perpétré la semaine dernière contre huit femmes près de la ville de Krugersdorp (74 km de Pretoria).
Soulignant que les violeurs n’ont pas leur place dans la société sud-africaine, le chef d’État a exhorté les communautés locales à dénoncer ce crime en fournissant aux autorités compétentes toute information pouvant conduire aux auteurs, afin de les arrêter et les traduire devant la justice.
“Le problème est que beaucoup d’entre nous choisissent de se taire parce que l’agresseur est un ami, un partenaire ou un collègue. Ou nous avons juste peur et craignons d’être victimisés”, a-t-il déploré.
M. Ramaphosa a de même assuré qu’”en plus de notre obligation morale, nous avons tous désormais le devoir légal de signaler aux autorités toute infraction sexuelle qui a été commise contre une personne vulnérable”.
Les fléaux de la violence à l’égard des femmes et des feminicides continuent de gangrener la Nation arc-en-ciel, où la criminalité ne cesse de s’aggraver dans un contexte de crise économique aiguë.
Le ministre de la Police, Bheki Cele, qui a présenté récemment les statistiques trimestrielles sur la criminalité à la commission parlementaire du portfolio de la Police, a brossé un tableau sombre de la situation sécuritaire dans le pays.
Avec près de 11.000 femmes violées et 6.083 personnes assassinées, dont 898 femmes et 306 enfants, le pays semble être en guerre contre lui-même.