Pretoria- Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi A. Adesina, a déclaré, mercredi à Pretoria, que les femmes leaders font partie d’une révolution en marche en Afrique.
Intervenant lors d’un Sommet sur l’Initiative virtuelle des femmes chefs d’État, une nouvelle initiative pluri-média organisée par Africa.com, M. Adesina a salué les réalisations des femmes en Afrique, en soulignant que contrairement aux femmes d’autres régions du monde qui ont dû briser des plafonds de verre, «les femmes en Afrique ont dû briser des plafonds de béton dominés par les hommes».
Abordant le thème de la sécurité alimentaire, il a décrié les obstacles que les femmes rencontrent sur le continent et souligné les défis à relever, notamment le manque d’accès des femmes à la terre, aux services de vulgarisation et au financement, bien que les femmes représentent plus de 60 % de la communauté des petits exploitants agricoles en Afrique.
Mettant en avant l’initiative pour favoriser l’accès des femmes au financement en Afrique (AFAWA) du Groupe de la Banque africaine de développement, il a précisé que ce programme a déboursé 450 millions de dollars en 2021 pour que les institutions financières prêtent aux entreprises dirigées par des femmes. En 2022, a ajouté M. Adesina, la Banque africaine de développement déboursera 500 millions de dollars pour les entreprises dirigées par des femmes, notant que les femmes d’affaires étaient confrontées à un déficit de financement de 42 milliards de dollars en Afrique.
«Les femmes doivent aller au-delà de la production agricole vivrière et doivent également dominer les chaînes de valeur agro-industrielles, où la plupart des richesses sont générées», a-t-il suggéré.
Le chef de la première institution de crédit au développement d’Afrique a de même révélé que les récentes boardrooms virtuelles du Forum d’investissement en Afrique, une Initiative du Groupe de la Banque et d’autres partenaires fondateurs, ont attiré 32,8 milliards de dollars d’intérêt d’investissement, dont 5 milliards de dollars pour les entreprises dirigées par des femmes.
La conférence rend hommage aux femmes présidentes et premiers ministres d’Afrique, en exercice ou ayant été en poste. L’un de ses points forts est le renforcement des capacités des femmes leaders émergentes sur le continent.
Plusieurs sujets ont ainsi été abordés, notamment «Les femmes dans le leadership et les affaires», «Le changement climatique», «La fabrication de vaccins» et «La sécurité de l’eau».
La conférence a également rendu hommage aux 22 femmes ayant servi des pays africains en tant que présidente ou première ministre. Parmi les invités spéciaux figuraient la première ministre de la Namibie, Saara Kuugongelwa-Amadhila, l’ancienne présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, l’ancienne présidente de l’île Maurice, Ameenah Gurib-Fakim, et l’ancienne présidente du Malawi, Joyce Banda.