-Propos recueillis par: Walid Hamidi Alaoui
Rabat – L’essayiste et romancière marocaine Mouna Hachim décrypte son dernier livre “Villes et villages du Maroc: Étymologie, histoire et légendes”, paru récemment aux éditions Sochepress.
Il s’agit d’un dictionnaire pratique qui tente de livrer des pans essentiels à la compréhension de l’histoire du Maroc sous le prisme de la toponymie.
Dans ce décryptage, Mouna Hachim répond à trois questions de la MAP, en marge de la 29è édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) de Rabat, s’arrêtant sur l’approche pluridisciplinaire qu’elle adopte dans ses écrits, tout en mettant en lumière les aspects littéraires et scientifiques qui distinguent ses œuvres, notamment “Villes et villages du Maroc”.
1 – Quelle est la méthodologie scientifique et littéraire que vous avez suivie dans la rédaction de “Villes et villages du Maroc. Étymologie, histoire et mythes” ?
Comme le titre l’indique, il s’agit de mettre en lumière tous les aspects liés aux noms des villes et villages du Royaume, notamment le contexte historique dans lequel un nom a été donné à une région et son étymologie linguistique, en intégrant des contes merveilleux et des mythes populaires afin de mettre une touche narrative divertissante pour le lecteur.
Pour cerner tous ces aspects, il m’a fallu adopter une méthodologie historique scientifique et rigoureuse en termes de sources, puis soumettre les éléments linguistiques à une étude lexicographique et linguistique, et enfin revenir aux patrimoines écrit et oral et les fondre dans le creuset de la littérature, avec toutes les caractéristiques créatives et esthétiques du texte littéraire.
2 – Le caractère pluridisciplinaire qu’impose ce type d’écrits historiques a-t-il constitué un défi lors de l’écriture ?
Je suis d’accord pour dire que ce travail, comme c’est le cas pour la plupart de mes ouvrages historiques, se situe au carrefour de diverses disciplines. Je considère cela comme un atout majeur, car il n’y a pas de contradiction, seulement des domaines qui s’enrichissent mutuellement. L’étude de ces domaines est le fruit de mon parcours personnel, de mon expérience et de l’essence même de ma personnalité.
Par exemple, lorsque j’écris sur l’histoire, j’adopte parfois un style journalistique visant la documentation pure et parfois je me retrouve dans la peau de l’historien romancier, racontant les événements, qu’ils soient réels ou imaginés, d’une manière qui rapproche le lecteur et le fait rêver, surtout lorsque je parle de mythes ou de contes traditionnels populaires.
3 – Comment est née l’idée d’écrire “Villes et villages du Maroc” et quel est l’objectif de ce travail ?
Je tiens à rappeler au début que ce livre était un projet ambitieux et une œuvre colossale qui a nécessité des années de recherche, de documentation et de vérification des références. Cela s’inscrit dans ma quête incessante de faire connaître l’histoire de mon pays sous différents angles et par tous les moyens possibles, afin de consolider notre identité marocaine authentique.
L’idée du livre est née lors de mes nombreux déplacements à travers le territoire national, et à chaque découverte d’un village ou d’un douar, aussi reculé ou petit soit-il, ma curiosité me poussait à rechercher l’histoire du lieu à travers son nom. C’est alors que j’ai entrepris une aventure passionnante de recherche et de consultation des sources et de leur comparaison.
Enfin, je tiens à souligner que ce livre, comme d’autres œuvres historiques, ne vise pas uniquement à divertir et à distraire le lecteur, mais constitue une invitation à explorer le patrimoine afin de le valoriser et d’en ancrer les valeurs auprès des générations actuelles et futures.