Par Maria MOUATADID
Paris- Déterminée et engagée, Rachida Kaaout, présidente du Haut-commissariat des diasporas africaines de France (HCDAF), incarne, avec éloquence, le modèle de la femme marocaine de caractère, prenant à bras-le-corps le défi de fédérer solidement les diasporas du continent africain dans l’Hexagone.
Nourrie d’une forte ambition, d’une volonté de fer, de persévérance et de ténacité, la haute-commissaire (depuis juin 2022) de l’Organisation regroupant plus de 1300 associations (de 32 nationalités) d’Afrique, œuvre inlassablement, à son échelle, pour apporter sa pierre à l’édifice à même d’accompagner le développement du continent africain avec les forces vives et positives des diasporas africaines de France.
Arrivée à l’Hexagone à l’âge de 3 mois, de parents marocains de la ville de Béni Mellal, Mme Kaaout a grandi dans le cossu 8e arrondissement de Paris, mais son succès n’est autre que l’aboutissement, dans les faits, de ses hautes qualités humaines et professionnelles, de son fort patriotisme, mais aussi de son parcours scolaire et universitaire brillant.
Après un baccalauréat économique et social (ES) au lycée Janson de Sailly à Paris, Mme Kaaout a intégré l’Université Panthéon Sorbonne de la capitale française pour des études en économie. Elle a poursuivi son parcours universitaire par un master en commerce international, en intégrant l’ESG de Paris pour un cursus international.
“Avec ce parcours scolaire, et un an passé à Londres, je suis devenue polyglotte et parle cinq langues”, confie-t-elle à la MAP, à l’occasion de la journée internationale de la femme.
Fraîchement diplômée, elle a rejoint le groupe L’Oréal, avant de cumuler des dizaines d’années d’expérience au service de plusieurs autres structures de renom en France.
Après 15 ans d’expérience professionnelle, elle a créé une entreprise de consulting. “J’ai tout naturellement continué à conseiller, accompagner, les entreprises, entrepreneurs, désireux de développer leurs activités sur de nouveaux marchés”, relève-t-elle.
Parallèlement à son activité professionnelle, elle a créé un incubateur sous forme associative pour accompagner les jeunes à concrétiser leurs projets professionnels. “Vite dépassée par l’adhésion à ce dispositif d’accompagnement, et dans un souci de laisser cette main tendue, j’ai décidé de mettre à contribution nos aînés”, fait-t-elle savoir.
Portée par une forte volonté de changement, Mme Kaaout s’est mise à la politique et a lancé en 2019 sa première campagne pour prendre les rênes de la mairie de la ville d’Ivry sur Seine, en région parisienne.
“Il s’agit d’une aventure humaine exceptionnelle ! Après neuf mois de campagne, une vraie satisfaction pour moi d’avoir réussi à faire élire des personnes de ma liste pour m’accompagner pour les six prochaines années de mandat au sein de la ville”, se réjouit Mme Kaaout qui garde malgré tout les yeux fixés sur l’Afrique avec le HCDAF, cette initiative de mise en relations entre les diasporas africaines et leurs pays d’origine.
Sur la place des femmes issues des diasporas africaines, Mme Kaaout a souligné que les femmes africaines, notamment marocaines, jouent un rôle clé pour le devenir du continent africain, mais également pour les relations entre l’Europe, la France et l’Afrique.
“Les femmes issues des diasporas sont les meilleures ambassadrices pour la paix et la reprise de dialogues entre les peuples, entre les pays”, ajoute la maman de 2 enfants avec un ton fier, soulignant qu'”aujourd’hui est venu le temps de les mettre à contribution avec une intelligence en faveur du développement et du vivre ensemble”.
Et d’affirmer que le Maroc joue un rôle important dans cette phase d’éclosion de l’Afrique. “Il est ce pays support qui peut être le hub multi facettes du continent, offrant ainsi une base d’où tout peut rayonner”, soutient-elle
Le Royaume est ce point d’entrée et de sortie qui nous permettra de solidifier le pont Europe-Afrique, “donnons-nous les moyens et accompagnons cette dynamique !””, lance-t-elle avec détermination.