Propos recueillis par Sofia El Aouni
Tanger – En matière de genre, l’impact de la question climatique n’est pas neutre et peut mener à une exaspération des inégalités en augmentant la fréquence et l’intensité d’événements climatiques qui ont un impact négatif sur la vie humaine et particulièrement sur la femme et la fille.
Dans une interview accordée à la MAP, en marge des travaux de la 3e MEDCOP qui s’est tenue les 22 et 23 à Tanger, la directrice générale de coopération au développement à la Generalitat de Catalunya, Yoya Alcoceba, fournit des explications pour mieux comprendre la corrélation entre l’approche genre, les politiques publiques et l’atténuation des effets climatiques.
Quel est l’impact de la MEDCOP sur la promotion des questions de genre et du changement climatique ?
La MEDCOP est une occasion opportune pour dresser un tableau des défis communs, ainsi que des initiatives lancées aux niveaux local et international. C’est également un espace de dialogue permettant le partage d’expériences et des bonnes pratiques pour implémenter des mécanismes capables d’intégrer l’approche genre dans les politiques publiques relatives à l’action climatique.
Que pensez-vous de la présence féminine dans l’action climatique ainsi que du système de quotas?
Avec ses failles en matière d’équité, mettant à mal le système de mérite, il est préférable de troquer le système de quotas avec un mécanisme pouvant encourager une représentativité féminine basée sur les compétences et qui permet une meilleure représentativité dans les listes électorales à travers une alternance entre femme et homme (F/H/F/H, etc).
Il est, également, préconisé de stimuler la représentativité féminine en garantissant un meilleur accès des femmes avec des visions innovatrices et que, elles-mêmes, puissent faciliter l’accès aux postes de décision à la gente féminine.
Quel est le lien entre le genre et le climat?
La majorité de la population mondiale vit en milieu rural malgré une concentration dans certaines zones urbaines. Cette population tire son revenu et sa nourriture de l’agriculture .
Les femmes rurales sont souvent l’épine dorsale de leurs familles puisqu’elles gèrent de manière optimale les terres et les ressources financières, en adoptant une approche de consommation locale.
Les femmes font partie de la catégorie des plus vulnérables aux changements climatiques car elles dépendent des ressources naturelles locales pour assurer leurs moyens de subsistance, et en cas de sécheresse, elles sont les premières à être impactées.
C’est, ainsi, qu’il est primordial d’agir activement et efficacement pour renforcer les capacités des femmes, en les plaçant au centre de la politique climatique et environnementale.