Par Bouchra NAJI

 

Douar Louimi (province de Nouaceur) – Face à une situation économique peu enviable et des charges familiales qui se multiplient du jour en jour, Lalla Khadija et ses “coéquipières” du douar Louimi (Dar Bouâza) ont décidé de prendre le destin par les cornes, trançant elles-mêmes une tactique qui va leur rapporter un revenu respectable pour un avenir meilleur,. C’est ainsi que la coopérative Almaraea Alhora Almokafiha a vu le jour.

Dans un milieu où les opportunités se font de plus en plus rares, Khadija Haida a décidé de concevoir son propre projet et de faire appel à d’autres femmes pour enfin créer la “Dream team”.

“Je disposais uniquement d’un local, mais j’avais besoin de moyens, de soutien et d’accompagnement pour aller au bout de mon rêve et pouvoir rénover ce local et démarrer mon propre projet”, se souvient fièrement cette quadragénaire.

Jardinage, extermination d’insectes, nettoyage et stérilisation, telles sont les domaines d’activités de cette coopérative qui a vu le jour grâce à l’appui, l’accompagnement et le suivi offert par la plateforme des jeunes de Nouaceur, une structure qui œuvre pour l’intégration économique des jeunes, dans le cadre de la 3ème phase de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH).

“Nous avons bénéficié de sessions de formations administrées par la plate-forme des jeunes de Nouaceur dans le domaine de l’auto-gestion, la comptabilité et l’accompagnement durant les phases de la mise en place de la coopérative, qui a permis actuellement à 10 femmes de trouver un travail”, explique la présidente de la coopérative, Khadija Haida.

De son côté, Kaoutar Moubarik, chargée de formation et d’accompagnement en entreprenariat au niveau de la plateforme, fait savoir que les porteurs de projet au niveau de la province de Nouaceur bénéficient de l’accompagnement et du suivi dans le cadre de la plateforme, soulignant que cette coopérative créée en 2022 a pu bénéficier, en outre, du financement, de l’accompagnement et du suivi post-création.

Pour chaque projet, explique Mme Moubarik, “nous démarrons avec un cursus formation de deux à trois mois au profit des bénéficiaires”. Cette formation porte essentiellement sur le montage de projet, l’étude de marché, les principes de gestion et l’étude financière pour enfin aboutir à la commercialisation des services et produits.

Au bout de cette formation, poursuit-elle, la commission provinciale du développement économique étudie la faisabilité et la durabilité pour chaque projet qui, une fois validé, peut bénéficier du financement.

Ce sont là les étapes suivies par la coopérative Almaraea Alhora Almokafiha qui a pu bénéficier de plus de 80.000 Dh sous forme de matériel, totalement financé par l’INDH.

Actuellement, les membres de la coopérative bénéficient également d’un suivi post-création pour détecter les besoins exprimés chez les membres, ou au niveau de la structure elle-même. Celle-ci reçoit aussi l’assistance du programme “Lalla Almoutaawina” d’un montant de 50.000 DH pour aménager le local et acheter le petit matériel.

Mme Moubarik a tenu à rappeler que la plateforme des jeunes de Nouaceur s’inscrit dans le cadre de la 3ème phase de l’INDH visant à améliorer les revenus et réaliser l’intégration sociale et économique des jeunes.

L’objectif attendu de cette plateforme est de créer des opportunités d’emploi, à travers une série de mesures, dont la formation technique et l’accompagnement pour l’intégration des catégories vulnérables dans le tissu économique, en particulier les jeunes n’ayant pas pu avoir un niveau d’enseignement leur permettant d’intégrer aisément le marché du travail.

La mission de gestion de cette structure a été confiée à l’association “Heure joyeuse”, initiatrice du projet, conformément aux dispositions de la convention conclue avec la commission provinciale du développement humain de Nouaceur et la commune Dar Bouazza. À cet égard, la commune a mis à disposition l’assiette immobilière pour la réalisation de cette plateforme composée d’un espace d’accueil, d’un espace d’orientation, d’un espace d’entreprise et d’un autre de formation.

Pour Khadija et ses “coéquipière”, cette coopérative est le premier pas sur le chemin de l’indépendance financière et l’intégration socio-économique. “Les femmes doivent prendre leur destin en main et ne pas attendre que les autres agissent pour elles”, conseille Lalla Khadija.