“Tebraâ, la poésie féminine hassanie” est une nouvelle publication, parue récemment, à l’initiative de l’Académie du Royaume du Maroc, dans le cadre d’un projet collectif visant à collecter, transcrire, traduire et enregistrer un corpus oral constituant une partie de la culture du Sahara marocain.
Composé de 260 pages (grand format) et d’un Code “QR” permettant au lecteur d’accéder aux poèmes déclamés par une poétesse sur fond de musique hassanie, ce beau livre comprend des “Tebraâs” en Hassani avec des traductions en arabe et en français, le tout illustré de photos.
M. Rahal Boubrik a assuré la coordination du beau livre, paru aux éditions “Bouillon de Culture” dans le cadre d’un travail collectif, alors que l’introduction a été l’œuvre de Catherine Taine-Cheikh. Quant au corpus, il a été collecté par Aziza Aguida, tandis que la traduction en a été faite par Aïchetou Mint Ahmedou.
Dans sa préface, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a indiqué “que la Constitution du Royaume du Maroc de 2011 est une des rares constitutions à donner dans un préambule exhaustif une définition aussi précise que décisive de l’identité nationale dans la pluralité de ses affluents et la diversité de ses expressions culturelles”, notant que l’article 5 de la Constitution affirme que “l’État œuvre à la préservation du Hassani en tant que partie intégrante de l’identité culturelle marocaine unie”.
Ce beau livre, ajoute M. Lahjomri, est le fruit d’un projet collectif de collecte, transcription, traduction et enregistrement d’un corpus oral d’une sélection de cent et un poèmes, précisant que l’ouvrage est assorti d’un enregistrement audio avec une récitation de ces “cent et un poèmes” accompagnée de la “tidinît”, instrument traditionnel de la musique hassanie.
Il a, dans ce sens, mis en avant l’importance de la documentation, de la vulgarisation et et de la sauvegarde de la parole poétique féminine “Tebraâ” en tant qu’expression d’une sensibilité féminine rare dans le monde arabe.
De son côté, Mme Taine-Cheikh, directrice de recherche émérite, CNRS (France), a souligné que ce genre poétique est considéré comme quasi exclusivement féminin même si, à l’occasion, certains hommes ont pu s’y donner. Il fut un espace de création que les femmes finirent par conquérir au fil du temps, a-t-elle dit.