Nations Unies (New York)- Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit “profondément alarmé” par les mesures prises par les Talibans à l’encontre des femmes afghanes, en les appelant à revenir rapidement sur ces pratiques qui représentent “une érosion croissante pour le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales”.
Dans une déclaration publiée mardi soir, les membres du Conseil se sont dit “profondément alarmés” par les informations selon lesquelles les Talibans ont suspendu l’accès des femmes et des filles aux universités, après avoir procédé à une interdiction du même type dans les écoles secondaires.
Les Quinze ont également exprimé leur “profonde préoccupation” devant l’interdiction faites aux femmes de travailler dans les organisations non-gouvernementales (ONG) en Afghanistan, des restrictions qui à leur yeux sont “contraires aux engagements pris par les Talibans envers le peuple afghan ainsi qu’aux attentes de la communauté internationale”.
Ces mesures risquent aussi d’avoir un impact “significatif et immédiat” sur les opérations humanitaires dans le pays, y compris celles de l’ONU, et la fourniture de l’aide et du travail de santé.
Lundi, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est également dit “profondément troublé” par la décision des talibans d’interdire aux femmes afghanes de travailler pour des ONGs locales et internationales, tout en réitérant le droit de toutes ces femmes au travail.
Les autorités talibanes avaient ordonné samedi aux ONG locales et étrangères de ne plus travailler avec des femmes après “des plaintes sérieuses” concernant leur façon de s’habiller, quatre jours après une interdiction d’étudier à l’université décrétée pour les mêmes raisons.
“Le ministère de l’Economie (…) ordonne à toutes les organisations de cesser le travail des femmes jusqu’à nouvel ordre”, a indiqué le ministère, chargé d’approuver les licences des ONG opérant en Afghanistan, dans une lettre.
Des dizaines d’ONG nationales et internationales travaillent dans les zones reculées de l’Afghanistan, et beaucoup de leurs employés sont des femmes.
Cette annonce intervient quatre jours seulement après la décision du gouvernement taliban d’interdire aux femmes afghanes de suivre des cours dans les universités publiques et privées du pays pour une durée indéterminée.