Nouméa (Nouvelle-Calédonie)- La première romancière kanak et pionnière de la lutte pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie est décédée dimanche à l’âge de 73 ans, a annoncé le gouvernement calédonien.
Souffrant depuis de nombreuses années d’un cancer, Déwé Gorodey est décédée dans un hôpital de la côte-est, précise la même source, notant qu’il s’agit d’une “femme politique indépendantiste et écrivaine kanak de renom international, qui a marqué la vie” de l’exécutif local, dont elle a été membre pendant 20 ans.
Suscitant un hommage unanime du monde culturel et politique de l’archipel au regard de son action au sein du gouvernement, l’écrivaine s’est engagée dans les premiers mouvements indépendantistes kanak et avait participé à des actions militantes, qui lui vaudront plusieurs séjours en prison.
Le FLNKS, coalition historique de la lutte kanak, a salué “une grande dame de cœur et d’esprit”, qui “a lutté de tout temps pour la liberté de son peuple et la pleine souveraineté de son pays”.
Née en 1949 dans le nord-est de la Nouvelle-Calédonie, Déwé Gorodey poursuit des études de lettres entre 1969 et 1973 à l’Université de Montpellier Paul Valéry où elle s’ouvre à la fois à l’écriture et à la politique.
C’est derrière les barreaux qu’elle compose son premier recueil de poésie intitulé “Sous les cendres des conques”, œuvre militante et hymne à sa culture océanienne.
Déwé Gorodey est aussi l’autrice de plusieurs recueils de nouvelles, d’aphorismes et d’une pièce de théâtre.