Rabat – Les femmes sont les plus touchées par les troubles mentaux et psychiques, a indiqué, vendredi à Rabat, le directeur général de l’Organisation mondiale islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO), Salem bin Mohammed Al Malik.
Intervenant à l’ouverture d’une table ronde organisée par l’ICESCO à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale (10 octobre) sur le thème “Ensemble pour la sécurité et la santé mentale des enfants, des jeunes et des familles”, M. Al Malik a affirmé qu’une femme sur cinq dans le monde a souffert d’un trouble mental au cours de sa vie.
Étant le pilier central de toute société, les enfants, les adolescents et les femmes méritent une attention particulière pour assurer leur bien-être et préserver leur santé mentale qui a un grand impact sur le tissu social, a-t-il souligné.
Après avoir mis l’accent sur la nécessité d’accorder plus d’intérêt à la santé mentale de cette frange de la société, M. Al Malik a noté que selon les statistiques, un milliard de personnes souffrent d’un trouble mental, ajoutant que la souffrance des femmes, des enfants et des adolescents est exacerbée en ces temps de catastrophes naturelles et d’épidémies mondiales.
Pour sa part, la directrice exécutive de Women Development Organisation (WDO), relevant de l’OCI, Afnan Alshuaiby, a indiqué que la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale offre l’opportunité de mener une réflexion sur les moyens de faire face aux défis qui se posent en matière de santé mentale et de sensibiliser à cette problématique mondiale.
Engagée dans le domaine de la lutte contre les inégalités entre les sexes, WDO a pour objectifs de faciliter l’accès des jeunes filles à l’enseignement et d’aplanir les obstacles devant la promotion de la situation des femmes, tout en veillant à l’inscription de ces objectifs dans l’agenda des politiques relatives à la santé et la sécurité mentales.
De son côté, le représentant du ministère de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Mohamed Aït Laâziz, a indiqué que l’augmentation du nombre des personnes atteintes de troubles mentaux rend nécessaire l’intensification des soins et du soutien apportés à cette catégorie, l’élimination des discriminations les affectant et la sensibilisation à l’importance de la santé mentale.
Aït Laâziz a également souligné la nécessité de surmonter les obstacles qui empêchent cette catégorie sociale d’accéder aux services inclusifs et aux soins nécessaires, et de mettre en place des services adaptés aux enfants, aux femmes, aux personnes âgées et aux familles.
Le Maroc, a-t-il noté, est actuellement engagé dans un ensemble de chantiers majeurs, dont la généralisation de la protection sociale qui permettra d’améliorer sensiblement les conditions de vie des citoyens, notamment suite au lancement du Nouveau modèle de développement.
Abondant dans le même sens, la directrice du département de la jeunesse au ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Kenza Abourmane, a indiqué que le Maroc a réalisé des avancées remarquables dans plusieurs domaines qui ont eu un impact significatif sur le niveau de vie des citoyens, estimant que pour gagner le pari du développement, il faut redoubler d’efforts pour faire face aux défis qui entravent ce processus et accorder davantage d’intérêt à l’élément humain.
Le département de la jeunesse est engagé, dans le cadre d’une convention de partenariat avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale, ainsi qu’avec un certain nombre de départements gouvernementaux et partenaires, dans la planification et la mise en œuvre de directives stratégiques relatives à la santé scolaire et universitaire et à la promotion de la santé des jeunes, a souligné Mme Abourmane, ajoutant que le ministère a mobilisé les maisons des jeunes et les colonies de vacances pour promouvoir l’éducation à la santé.
En marge de cette rencontre, un accord de coopération a été signé entre le directeur général de l’ICESCO et la directrice exécutive de WDO, en vue de promouvoir la situation des filles et des femmes et renforcer leurs capacités.
Cette table ronde, marquée par la présence d’un parterre de responsables, de représentants d’organisations et d’institutions internationales et d’experts de la santé mentale, vient susciter une réflexion collective, concertée et interdisciplinaire pour une initiative intergouvernementale en faveur du bien-être et de la santé mentale des enfants, des jeunes, des femmes et des familles