Quito– L’Equateur a enregistré 206 féminicides entre le 1er janvier et le 3 septembre 2022, pour un total de 1.247 cas depuis 2014, date à laquelle le crime a été classé.
Une étude de différentes organisations de la société civile comme Action citoyenne pour la démocratie et le développement, publiée vendredi, indique que 85 des 206 décès étaient des féminicides dans un contexte conjugal ou familial, alors que 115 sont liés au crime organisé.
Selon la même source, “les femmes sont utilisées comme butin de guerre dans les conflits territoriaux entre gangs criminels”.
Elle définit le féminicide comme la mort violente des femmes pour des raisons de genre au sein de la famille ou dans toute autre relation entre les personnes.
D’après l’étude, présentée lors d’une conférence de presse, la province de Guayas est celle qui compte le plus grand nombre de cas cette année (70), suivie de Manabí (21) et d’Esmeraldas (17).
Les représentants des organisations ont réclamé la célérité de la Justice, l’application des mesures de réparation, le respect des protocoles d’enquêtes et le dialogue direct avec les hautes autorités.
“C’est un système cyclique d’impunité, qui commence au moment même où l’événement se produit”, ont déclaré les ONGs, tout en exigeant des enquêtes rapides et transparentes, notamment dans le cas de María Belén Bernal, une avocate qui a disparu dans un poste de police il y a quelques jours.
Le ministre de l’Intérieur, Patricio Carrillo, a confirmé avoir une trace de l’entrée de Bernal à l’École supérieure de police mais pas de son départ, et que son mari, à qui elle est allée rendre visite, est un fugitif.
Walleska Pareja, de la Coalition nationale des femmes de l’Équateur, a déclaré qu’un “problème constant” auquel elles sont confrontées est l’absence données spécifiques et unifiées.
Elle a dénoncé le fait que les données officielles, d’août 2014 au 27 février dernier, indiquent que 231 des 1.247 cas se sont soldés par une condamnation et que 13 personnes impliquées ont été déclarées innocentes, faisant état de “seulement 218 condamnations définitives”.
Des résultats qu’elle a qualifiés de “honteux” pour l’administration de la Justice dans le pays face aux 1.247 cas de femmes assassinées.