Rabat – La concrétisation des objectifs et des cibles fixés par le nouveau modèle de développement (NMD) en matière de promotion de l’égalité de genre et de l’accès renforcé des femmes aux opportunités économiques pourrait contribuer à un gain en croissance du PIB/Habitant de jusqu’à 5% par an en moyenne entre 2022 et 2035, selon un policy brief de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).
“Conscient des enjeux que sous-entend la sous-utilisation de la main d’œuvre féminine au Maroc, le Rapport sur le NMD a appelé à ériger l’autonomisation économique des femmes, tant en milieu urbain que rural, en priorité nationale en vue d’en faire un puissant levier du développement du pays”, indique la DEPF dans cette étude, réalisée en partenariat avec ONU-Femmes et avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD) et de l’Union européenne (UE).
Intitulée “Analyse genre de la contribution de l’utilisation de la main d’œuvre (UMO) à l’amélioration du niveau de vie: Analyse rétrospective et prospective à la lumière des recommandations du Nouveau Modèle de Développement (NMD)”, cette étude rappelle que la feuille de route déclinée dans le cadre du NMD a fixé, à cet égard, une cible à atteindre en termes du niveau de participation des femmes à l’activité, de 45% à l’horizon 2035.
Tenant compte de ces perspectives et en appliquant la méthodologie basée sur la décomposition du PIBH, plusieurs projections ont été effectuées, fondées sur 5 scénarios, afin d’approcher les gains économiques potentiels que pourrait induire l’accroissement du taux d’activité des femmes selon la trajectoire voulue par le NMD.
Le 1er scénario repose sur une hypothèse d’un accroissement du taux d’activité des femmes pour atteindre 45% en 2035, tout en maintenant inchangées le poids des autres composantes du PIBH, tandis que le deuxième combine le 1er scénario et une hausse de la Productivité Totale des Facteurs de 0,5% par an à l’horizon 2035.
S’agissant du 3ème scénario, dit “tendanciel”, il reconduit les tendances moyennes observées durant la période 2011-2019 et le 4ème scénario inclut le troisième, en plus d’une hausse du taux d’activité des femmes pour atteindre 45% en 2035.
Concernant le 5ème scénario, il intègre le quatrième et une hausse de la Productivité Totale des Facteurs de 0,5% par an à l’horizon 2035.
Ladite étude note que la feuille de route proposée par le rapport sur le NMD intègre un ensemble d’actions spécifiques à même de renforcer l’autonomisation économique et des femmes, en plus de celles ayant pour objectif de valoriser davantage leur capital humain.
Il s’agit, à cet égard, de plusieurs mesures dont la révision de certains dispositifs réglementaires et législatifs et leur adaptation aux impératifs de la promotion de l’emploi des femmes et l’instauration de mesures fiscales incitatives en faveur d’entreprises qui se conforment aux objectifs de la parité dans l’emploi.
Il est aussi question de la promotion de l’entrepreneuriat féminin, de l’alignement des cahiers de charges d’aménagement et de gestion des zones industrielles avec les objectifs de promotion de l’emploi féminin et de la sensibilisation des femmes à l’éducation financière, à la culture managériale et renforcement de leurs capacités en matière de montage des projets.