Genève – Une nonne brésilienne, Rosita Milesi, a remporté le prestigieux prix Nansen pour les réfugiés 2024, décerné par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
“Sœur Rosita Milesi est une religieuse brésilienne, juriste et travailleuse sociale qui défend les droits et la dignité des personnes déplacées de force depuis près de 40 ans”, a affirmé mercredi le HCR à Genève.
Elle a assisté des milliers de migrants, réfugiés et autres personnes vulnérables. Elle les a aidés à accéder à de la nourriture, des logements, des soins, des emplois et sur les questions légales au Brésil.
La religieuse de 79 ans dirige une ONG et pilote aussi un réseau de 60 organisations qui œuvre à rapprocher migrants et communautés d’accueil dans son pays. Elle a notamment contribué à la récente législation brésilienne de 2017 sur les réfugiés.
Outre la lauréate mondiale Rosita Milesi, quatre autres femmes – une activiste, une entrepreneuse sociale, une travailleuse humanitaire bénévole et une militante pour la fin de l’apatridie – ont été désignées au niveau régional.
“Trop souvent, les femmes sont confrontées à des risques accrus de discrimination et de violence, en particulier lorsqu’elles sont contraintes de fuir”, a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
“Mais ces cinq lauréates montrent que les femmes jouent également un rôle essentiel dans la réponse humanitaire et dans la recherche de solutions”, a souligné M. Grandi.
Parmi les récompenses régionales, l’activiste burkinabè Maimanou Ba a permis à plus de 100 enfants déplacés de retrouver une éducation. De même, des centaines de femmes déplacées ont pu se prendre en charge financièrement et son organisation lutte également contre les violences sexuelles.
Pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), la lauréate est Nada Fadol. Une réfugiée soudanaise qui a mobilisé une assistance essentielle pour des centaines de familles réfugiées fuyant en Égypte, en quête de sécurité.
Pour l’Asie/Pacifique, la Népalaise Deepti Gurung a réussi à faire modifier la loi de son pays, qui prévoyait que la mère ne peut passer la citoyenneté à ses enfants, pour éviter que ses deux filles ne deviennent apatrides. Des centaines de personnes ont été aidées grâce à cette nouvelle législation.
Pour le continent européen, le prix a été attribué à l’entrepreneure sociale Jin Davod réfugiée en Turquie, qui a lancé une plateforme numérique pour garantir un accompagnement aux personnes affectées par un traumatisme parmi les réfugiés et désormais également les déplacés internes.
Les distinctions, qui doivent leur nom à l’explorateur, scientifique, diplomate et humanitaire norvégien Fridtjof Nansen, seront remises lors d’une cérémonie prévue à Genève le 14 octobre.