Rabat – L’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMCDH) organise, mercredi prochain à Rabat en collaboration avec la Fondation Hiba, une rencontre-débat avec la chercheuse Léa Morin à l’occasion de la parution de son ouvrage “De quelques événements sans signification à reconstituer”.
Prévue à 18h00 au café La Scène, cette rencontre-débat, qui intervient dans le cadre des Rendez-vous de la littérature sur le cinéma, sera modérée par le critique de cinéma, journaliste et membre de l’ARMCDH, Ahmed Boughaba, indique un communiqué de l’association.
Préfacé par Mostafa Derkaoui, cet ouvrage présente la recherche de Morin autour du premier film, longtemps invisible, du cinéaste marocain “De quelques événements sans signification” (1974), qui a conduit à sa récente restauration et diffusion internationale.
Ce “livre-archive, livre-enquête, livre-action”, poursuit le communiqué, esquisse à partir des pistes multiples ouvertes par le film, une constellation de micro-histoires qui sont autant de réflexions et propositions de récits à faire émerger sur le Maroc culturel, artistique et politique des années 1970.
Cet ouvrage comporte des textes de Ahmed Boughaba, Nadir Bouhmouch, Tarek Elhaik, Ali Essafi, Filmoteca de Catalunya (Rosa Cardona, Mariona Bruzzo et Esteve Riambau), Mohamed Jibril, Toni Maraini, Léa Morin, Mostafa Nissabouri, Marie Pierre-Bouthier, Noureddine Saïl, Rasha Salti et Monika Talarczyk.
Paru en langue française aux éditions Zamân Books, ce livrede 220 pages, qui comprend 150 photographies en noir et blanc, inclut un DVD avec le film.
La version restaurée du film “De quelques événements sans signification”, œuvre majeure du réalisateur marocain Mostafa Derkaoui, a été diffusée dans le cadre des Jeudis Cinéma Droits Humains du mois de mai 2021, précise la même source.
Né en 1944 à Oujda, Mostafa Derkaoui, l’un des pionniers du cinéma moderne marocain, obtient un baccalauréat en philosophie et poursuit des études au Conservatoire d’Art Dramatique de Casablanca avant de rejoindre, en 1965, l’École supérieure nationale de cinéma et de théâtre de Łódź en Pologne, dont il est lauréat en réalisation.
Ses films incluent notamment “De quelques événements sans signification” (1974), “Les beaux jour de Shehrazade” (1982), “Titre provisoire” (1984),”Le doux murmure du vent’” (1990) “Fiction première’” (1992), “Les sept portes de la nuit” (1995), “Je” (1995), “La grande allégorie” (1995), “Les amours de Haj Mokhtar Soldi” (2001), “Casablanca by night” (2003) et “Casablanca day light” (2004).
Curatrice et chercheuse indépendante, Léa Morin est cofondatrice et directrice de l’Atelier de l’Observatoire (art et recherche) à Casablanca. Ses recherches portent principalement sur les archives, l’histoire et le patrimoine cinématographiques dans une tentative de contribuer à une meilleure connaissance des modernités artistiques rendues invisibles par les narrations dominantes, et de retracer des historiographies de l’absent, du disparu et de l’oublié.
Positionnée entre création contemporaine, pratiques de préservation et recherche en Histoire du cinéma, Léa Morin a pour habitude de mener des projets transdisciplinaires qui associent artistes, praticiens (archivistes, conservateurs) et chercheurs.