Rabat – Les participantes aux assises nationales du réseau féminin “ConnectinGroup International” ont appelé, samedi à Rabat, à la nécessité de réformer et d’introduire de nouveaux amendements au Code de la famille, près de 20 ans après son adoption.
Organisée en coopération avec le Centre diplomatique international et avec le soutien de la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, cette initiative vient en réponse au discours royal à l’occasion de la fête du trône, dans lequel SM le Roi Mohammed VI a appelé à introduire des amendements à la Moudawana pour accompagner les transformations de la société marocaine et pour se conformer aux lois en vigueur après la ratification de la constitution de 2011.
Placées sous le signe “Le Maroc au féminin : Le Code de la famille entre urgence de réforme et résistances culturelles et sociales”, ces assises visent à présenter une lecture croisée du Code de la famille, et à évaluer sa conformité dans le contexte actuel face aux formes de résistances culturelles et sociales.
Elles visent également à adopter une démarche participative pour recueillir les interactions et les attentes des différents acteurs et intervenants concernant la réforme du Code de la famille, dans le but d’élaborer et de formuler des propositions concrètes qui contribuent à sa révision.
A cette occasion, la présidente du “ConnectinGroup International”, Nouzha Bouchareb, a indiqué que l’organisation de ces assises vient mettre en exergue les lacunes et carences du Code de la famille en vue de les dépasser et présenter des propositions qui lui permettent d’accompagner les transformations sociétales, en plus de se mettre en conformité avec les conventions et chartes internationales et avec l’esprit de la constitution de 2011.
Elle a mis l’accent sur l’importance d’interagir avec les dispositions du Nouveau modèle de développement qui lie le développement social à l’accélération de la mise en œuvre de la réforme du Code de la famille, de manière à surmonter les obstacles qui empêchent les femmes de relever les défis et les enjeux auxquels fait face le Maroc.
Les 20 ans d’application du Code de la famille ont relevé nombre d’irrégularités et de tentatives de contourner l’esprit de la Moudawana, en violation de ses buts et objectifs, a-t-elle estimé, soulignant que le diagnostic effectué a relevé l’urgence de reconsidérer un certain nombre de questions relatives au mariage des mineurs, l’établissement de la filiation et la procédure de divorce, entre autre.
Pour sa part, l’avocate au barreau de Tanger et représentante régional du réseau féminin de communication, Nawal Benhaddou, a mis l’accent sur la nécessité de réviser le texte de la Moudawana pour garantir une égalité effective entre les femmes et les hommes, parvenir à la protection juridique nécessaire des droits humains des femmes et se conformer avec les dispositions de la constitution et la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en plus de la convention relative aux droits de l’enfant.
Le Code de la famille, a-t-elle fait observer, a montré ses limites au niveau de la pratique compte tenu des lacunes dans le texte légal qu’il convient de réformer, afin d’opérationnaliser la médiation familiale et d’éviter les dissensions familiales.
De son côté, la présidente du Centre diplomatique international, Karima Ghanem a mis en avant les problématiques de la Moudawana, citant notamment celles liées au mariage des mineurs, à l’établissement de la filiation et à la procédure de divorce.
Le Code de la famille requiert un amendement complet pour accompagner l’évolution de la société marocaine et être conforme à l’esprit de la constitution de 2011 et à tous les accords internationaux ratifiés par le Maroc à cet égard, a-t-elle relevé.
Créé en février 2011, le “ConncetingGroup International” est un réseau de femmes ouvert à toutes les compétences féminines qui croient au respect des valeurs des droits humains, de la liberté, de la démocratie, de l’équité sociale, du développement durable et de l’égalité des chances.