Marrakech- La broderie marocaine est à l’honneur au Musée National du Tissage et du Tapis – Dar Si Saïd à Marrakech avec l’exposition “Les secrets de la broderie marocaine”, qui se poursuit jusqu’au 8 juin prochain.
Organisée par la Fondation Nationale des Musées (FNM) et ouverte au public depuis le 8 mars courant, l’exposition met en lumière la contribution de cette pratique exclusivement réalisée par des femmes tisserandes qui perpétuent cet art depuis des siècles.
“Cette exposition célèbre la femme marocaine à travers la broderie “Tarz”, une composante importante de notre patrimoine culturel et un art ancestral que l’on retrouve dans tous les foyers du Royaume, décorant une large gamme d’articles travaillés à la main, de la nappe à la haute couture, à l’instar du caftan traditionnel et de la djellaba”, a souligné Mme Salima Aït Mbarek, conservateur du Musée national du Tissage et du Tapis – Dar Si Saïd, dans une déclaration à la presse.
“Art citadin par excellence, la broderie est d’une grande diversité, forgée par la contribution des principaux centres de production dans les quatre coins du pays”, a expliqué Mme Aït Mbarek, faisant savoir qu’un “itinéraire richement brodé de couleurs et de motifs conduit les visiteurs de l’exposition de Fès et Meknès à Chefchaouen et Tétouan, en passant par Rabat, Salé et Azemmour”.
Cette exposition s’étale sur trois salles : la broderie du Nord et du Maroc Oriental (Tétouan, Chefchaoun et Oujda), la broderie du Maroc Central (Fès et Meknès) et la broderie de la côte Atlantique (Rabat, Salé et Azemmour), conduisant les visiteurs aux différentes régions du Royaume à la découverte des secrets de la broderie marocaine, ses richesses et ses ornements qui se déclinent à l’infini.
Pratiquée exclusivement par les femmes, la broderie sert à accorder l’aspect agréable à un objet utile : Les brodeuses marocaines n’accordent pas la valeur purement ornementale à un artéfact, d’où la rareté et l’usage restreint des pièces uniquement décoratives au Maroc.
Toute brodeuse peut s’affirmer, si elle possède le savoir-faire et travaille assez bien pour que les ouvrages lui soient confiés. Habileté manuelle, maîtrise de la technique, sens artistique et patience sont des qualités permettant à la tisserande de réaliser la composition décorative et l’harmonie des couleurs dans les œuvres choisies.
Les maîtresses-brodeuses sont issues de diverses catégories sociales, mais ce sont celles appartenant aux classes sociales aisées, ou pouvant se décharger des soins du ménage, qui font de ce travail artistique une distraction.