Casablanca – Les actions du Maroc en matière de budgétisation sensible au genre (BSG) constituent un modèle à suivre, a affirmé mercredi à Casablanca, Anita Bhatia, sous-secrétaire générale des Nations-Unies, et directrice exécutive adjointe d’ONU-Femmes.
Le Maroc a fait un travail louable en matière de budgétisation sensible au genre, et les Nations-Unies et ONU-Femmes partagent ces actions avec le monde comme “un exemple de la BSG”, a-t-elle indiqué lors de l’ouverture d’une Conférence Internationale sur le Financement Durable et Inclusif pour l’Égalité de Genre.
Elle a par ailleurs souligné que le Maroc demeure parmi les plus forts et les plus puissants partenaires en matière de Budgétisation sensible au genre. “Le Maroc a fait l’histoire”, a-t-elle relevé, saluant par la même occasion la Banque centrale populaire (BCP) pour son engagement en faveur de la finance sensible au genre.
Dans ce sens, Mme Bhatia a précisé qu’à travers certains instruments innovants, à l’instar de la microfinance qui occupe une place importante au sein du système financier marocain, “nous pouvons effectivement trouver de nouvelles façons pour inclure les femmes dans l’économie”.
Et d’ajouter : “Aujourd’hui, nous avons besoin d’actions audacieuses, d’une grande visibilité et des initiatives concrètes et mesurables qui vont nous permettre de porter le taux de participation des femmes à l’économie à 30% à l’horizon 2030”.
L’inclusion des femmes via le financement durable mènera également à un développement humain pus fort, ce qui est une priorité aussi bien pour le gouvernement marocain que pour l’ONU, a-t-elle dit, mettant en avant la nécessité de mettre en place des partenariats public-privé pour ancrer le développement humain et l’autonomisation économique des femmes.
La responsable onusienne a également fait remarquer que durant les trois dernières années, le monde a assisté à une grande régression de l’égalité du genre à cause de la crise du Covid-19, du changement climatique et des conflits, appelant les gouvernements à s’assurer que les femmes sont véritablement en train de se remettre de cette situation afin de construire des économies plus fortes et plus résilientes.
Pour sa part, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a passé en revue les principales initiatives du Maroc qui s’inscrivent dans le cadre du processus de réformes en faveur des droits des femmes ainsi que les mesures liées au financement de l’égalité de genre.
“Notre pays vit aujourd’hui un moment historique important et unique, durant lequel nous nous efforçons tous de réaliser des progrès tangibles à tous les niveaux, en particulier en matière d’autonomisation des femmes”, a-t-elle fait valoir, rappelant que le Royaume déploie de grands efforts dans le domaine de l’inclusion financière des femmes, pour renforcer leur participation dans tous les domaines du développement, notamment le financement de la création des entreprises.
Elle a, dans ce sens, noté que l’élaboration d’un programme d’autonomisation économique et d’entreprenariat féminin est la pierre angulaire du renforcement de toute politique sociale équitable, annonçant que des travaux seront menés pour consolider les opportunités d’emploi et d’autonomisation économique des femmes, soutenir les initiatives de réinsertion sociale et promouvoir la politique de proximité.
S’agissant de l’autonomisation économique des femmes rurales, elle a précisé que plusieurs conventions ont été signées avec les collectivités territoriales des provinces de Figuig, Berkane, Khenifra et Beni Mellal, et l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), ainsi qu’avec des partenaires internationaux tels que le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), notant que des incubateurs sociaux seront mis en place pour encourager le lancement des projets générateurs de revenus par des femmes.
Cette étape nécessite une mobilisation collective et une attention particulière aux questions relatives à l’égalité femmes-hommes, notamment le “financement durable”, qui nécessite l’allocation d’un budget constant afin d’atteindre effectivement l’équité et la parité hommes-femmes, a-t-elle dit, exhortant toutes les parties prenantes à adopter l’approche genre, dans tous les programmes, politiques et stratégies sectoriels et territoriaux, afin de faire de l’égalité de genre une priorité.
Organisée par le ministère de l’Économie et des Finances en partenariat avec ONU Femmes, la Conférence Internationale sur le Financement Durable et Inclusif pour l’Égalité de Genre, vise à initier une réflexion sur la mise en synergie, les partenariats et la mobilisation des flux de financements publics et privés comme leviers d’investissement transformateurs et innovants pour stimuler l’inclusion économique des femmes.
Sous le slogan “EmpoweringEquality”, cette conférence a réuni les acteurs nationaux clés du gouvernement, institutionnels, institutions financières et du secteur privé, ainsi que des acteurs internationaux qui influent les marchés de capitaux et tendances de la finance durable, des fonds d’investissement, institutions financières internationales et fondations.