Salé- Le parcours des deux cinéastes Sarah Maldoror et Simone Bitton a été mis en exergue, mardi à Salé, lors d’une conférence à l’occasion de la 15ème édition du Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS).
Cette conférence intervient au lendemain de l’hommage rendu à ces deux icônes du grand écran, dans le cadre du FIFFS organisé par l’Association Bouregreg, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, du 26 septembre au 1er octobre.
A cette occasion, la présidente du Festival international du film d’Amiens en France, Annouchka de Andrade, est revenue sur le parcours artistique exceptionnel de sa mère, feue Sarah Maldoror, en tant que cinéaste et réalisatrice pionnière qui s’est frayée son propre chemin depuis le début de sa carrière au théâtre, passant par ses études de cinéma à Moscou, considérant l’art et la culture comme un moyen de préserver la mémoire de l’humanité et de faire avancer la société.
Par ailleurs, Mme De Andrade a évoqué les grands repères historiques de la vie “riche” et “chaotique” de Sarah Maldoror, tant sur le plan personnel que professionnel, ses œuvres et ses thématiques les plus marquantes qui témoignent de son engagement pour les causes africaines et humanitaires, soulignant sa collaboration avec de grands artistes et écrivains.
Dans une déclaration accordée à la MAP, Annouchka de Andrade a exprimé sa joie d’être invitée à cette quinzième édition du FIFFS pour rendre un hommage posthume à sa maman, figure de proue du cinéma africain, mais aussi en tant que présidente du jury Documentaire.
La cinéaste française a noté que le fait d’offrir à sa mère cet espace revêt une grande importance pour expliquer aux jeunes générations que feue Sarah Maldoror a été parmi les premiers à ouvrir les portes et à dresser ce chemin pour que de plus en plus de femmes puissent être devant et derrière la caméra.
Pour sa part, la cinéaste et documentariste franco-marocaine Simone Bitton a passé en revue ses films documentaires projetés lors de nombreux festivals, dont “Ziyara”.
En ce sens, elle a mis l’accent sur les spécificités du film documentaire, le qualifiant de “Boîte à outils”, eu égard au recours à plusieurs techniques et outils au cours de sa réalisation, notant qu’elle fait également appel aux archives et interviews en vue de produire des films différents et distingués aux niveaux du fond et de la forme.
Mme Bitton s’est de même félicitée, dans une déclaration à la MAP, de pouvoir prendre part à cette nouvelle édition du festival, notant la nécessité de mettre en lumière le travail des femmes dans le domaine cinématographique.
La 15ème édition du Festival international du film de femmes de Salé connaît la participation de dix films au titre de la compétition officielle dans la catégorie des long-métrages, dont neuf films réalisés par des femmes, représentant 19 pays d’Europe, d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie.
Le festival compte aussi une compétition officielle dans la catégorie des films documentaires qui abordent le combat des femmes pour l’égalité et contre toutes les formes de discrimination, avec la participation de cinq films arabes, africains et européens, en plus du prix jeune public pour les court et long-métrages.
Outre un séminaire sous le thème “L’amour du cinéma au Maroc : de la cinéphilie à la critique”, cette édition se distingue par la tenue du “dialogue des cinéastes”, une rencontre ouverte autour du livre “L’image de la femme dans le cinéma arabe”, une séance dite “carte blanche”, la présentation d’ouvrages en relation avec le thème du festival et la réalité du cinéma au Maroc, ainsi que deux ateliers autour de “l’éducation à l’image” et l’écriture cinématographique (créateur de film/séquence).