Marrakech- La question de l’autonomisation des femmes, notamment dans le secteur de la justice, bénéficie d’une grande attention parmi les grands chantiers entrepris au Maroc, a souligné jeudi, à Marrakech, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.

Dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du ministère, lors de la cérémonie d’ouverture du 16è Congrès de l’Association Internationale des Femmes Juges (AIFJ), M. Ouahbi a mis en exergue les réformes profondes et globales entreprises par le Maroc en vue de consacrer l’égalité hommes-femmes et le principe de parité en tant qu’objectif à atteindre par l’Etat.

Dans ce contexte, il a passé en revue certaines de ces réformes telles que la réforme de la Moudawana en 2004, la constitutionnalisation du principe de la parité en 2011, la création du Comité national pour l’égalité des genres et la promotion de la femme, en tant que mécanisme garantissant la convergence des stratégies et politiques publiques y afférentes et assurant une coordination efficiente entre les différents départements gouvernementaux concernés.

Dans ce sens, M. Ouahbi a relevé que la première réunion dudit comité a été couronnée par l’adoption du cadre stratégique du plan gouvernemental pour l’égalité 2023-2026, qui comprend le programme d’autonomisation économique de la femme, auquel ont contribué l’ensemble des départements ministériels et qui a pris en compte les recommandations des acteurs de la société civile.

Ce plan, a-t-il tenu à rappeler, comprend trois axes principaux, à savoir l’autonomisation de la femme, la prévention et la protection des femmes et la lutte contre la violence à leur égard et le renforcement des valeurs pour la lutte contre les stéréotypes, la promotion des droits des femmes et la lutte contre toutes les formes de discrimination.

“Le ministère de la justice procédera à la création de l’Observatoire de la justice répondant au genre social au sein du nouvel organigramme de son département, qui sera chargé de l’application des stratégies du ministère dans le cadre de la promotion de la situation de la femme et de l’enfant et les personnes à besoins spécifiques et leur accès à la justice, la contribution au soutien et à l’accompagnement des cellules de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence, le renforcement du partenariat avec les différents acteurs du domaine, et la réalisation d’études et de recherches sur la situation de la femme et de l’enfant et la collecte de documents de données et leur publication”, a-t-il expliqué.

Par ailleurs, M. Ouahbi a souligné que l’ouverture de la profession des adouls aux femmes, qui représente un acquis important dans le cadre du processus de l’égalité hommes-femmes, vient traduire la Haute Volonté Royale visant à promouvoir la situation de la femme, la protection de ses droits et son intégration dans le développement.

“Le ministère de la justice a réussi à atteindre l’objectif programmé et annoncé dans le plan gouvernemental à l’horizon 2026, notamment dans la profession du notariat, où le nombre de femmes notaires a atteint 862 parmi un total de 1868 notaires, soit un taux de 46%”, a-t-il insisté, indiquant que son département œuvre à permettre aux femmes l’accès aux responsabilités dans le secteur de la justice, avec la nomination de plusieurs compétences féminines dans les postes de responsabilités, telles que les postes de l’Inspectrice générale, le chef du cabinet du ministre, des directrices centrales, des chefs de services et divisions dans l’administration centrale et directrices régionales.

Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et organisé en partenariat avec le ministère de la Justice, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, et la Présidence du Ministère Public, le 16è congrès de l’Association Internationale des Femmes Juges connait la participation de plus de 1.200 femmes juges issus des quatre coins du monde.

Organisé sous le thème “Les femmes juges : Réalisations et Défis”, le congrès est l’occasion de prendre part aux différentes séances programmées dans ce cadre, pour débattre de 9 thématiques arrêtées pour cette nouvelle édition et d’assister aux différentes réunions et élections régionales prévues dans le cadre de ce conclave.

Lors de cette rencontre, les femmes juges débattent de moult questions se rapportant notamment à “la célébration du succès”, “l’autonomisation des femmes juges”, “l’AIFJ”, “vers une justice plus globale”, “les tribunaux adoptant la compréhension de l’impact du choc et de la violence basée sur le genre social”, “la traite humaine”, “l’immigration et la diversité judiciaire” et “nouveautés de la justice pénale”.